Il faut se rendre à l'évidence, Bill Murray n'est pas comme nous. Non pas qu'il nous soit supérieur ou inférieur, non, il est juste différent. Demi-Dieu, extra-terrestre, mutant ? Peu importe au final, tant le bonhomme détruit tout sur son passage ne serai-ce que par sa simple présence. Un enterrement ? Bill le transforme en party la plus démente de l'année. Une opération chirurgicale ? Murray en fait une attraction digne des montagnes russes. Il n'est pas d'ici, je vous le dis !
Troisième film d'Ivan Reitman, "Meatballs" permet donc à Bill Murray d'exploser enfin en tant que vedette, le futur cinéaste de "Ghostbusters" (aidé au scénar par un autre futur chasseur de fantôme, le regretté Harold Ramis) donnant l'occasion au trublion de s'éclater comme un petit fou et de donner libre cours à sa folie douce iconoclaste.
Derrière son titre français à la Max Pécas, "Arrête de ramer t'es sur le sable" est un Summer Camp Movie classique comme il en pullulait à l'époque, une sorte de sous-genre du Campus Movie lui-même dérivé du Teen Movie, une potacherie à l'humour pachydermique prévisible et schématique au possible, respectant scrupuleusement les codes du genre pour le plus grand plaisir des fans du genre, s'il en existe encore.
Et c'est justement là que l'apport d'un malade mental comme Murray se fait sentir, le gus apportant tout son charisme et son énergie à une bande qui serait bien terne sans lui, le comédien bouffant la pellicule à chaque apparition, trouvant même le moyen d'émouvoir son audience par le biais d'une tendre histoire d'amitié entre son personnage de GO foufou et un gosse introverti. C'est peu dire que la comédie US doit beaucoup à ce grand échalas.