«Arrivederci amore, ciao» est un film de voyous plutôt cynique, monté à l'envers puisque notre «héros» se dirige vers une réhabilitation faisant suite à son passé de criminel. On retrouve les codes du genre (flics corrompus, braquage, bordel et autres magouilles...). Cependant, l'oeuvre se démarque par son personnage principal qui demeure énigmatique et dont les actions se révèlent surprenantes à plusieurs reprises. Car, on assiste en fait, à la réhabilitation d'un monstre froid et calculateur.

Dès les premières minutes, la caméra de Soavi erre tel un électron libre de toute contrainte. C'est juste génial (Mention spéciale à la scène dans le tribunal). C'est dans les moments d'accalmie que j'ai le mieux apprécié son travail. Bien que l'ensemble soit soigné, les scènes d'actions sont un tantinet plus brouillons. Et c'est un peu le reproche que je fais au film globalement, on le suit aisément et c'est bon, mais il manque ce petit plus qu'on les grands films, ou l'on reste estomaqué et qui s'impriment directement dans la rétine.

Par contre le casting est impeccable. Quel personnage que ce flic ripoux! Mais deuxième bémol, à part Giorgio et le l'homme de loi qui sont très bien écrit, on assiste en même pas deux heures à une suite de rencontres avec des «protagonistes éclairs». Etait-ce vraiment nécessaire de posséder une telle galerie de personnages? Du coup on a des stéréotypes (les braqueurs) et des bons personnages qui gagneraient à être développés (Flora).
En ce qui concerne la BO, c'est euh, atypique! C'est un peu fourre tout et ça n'a pas d'identité propre.

J'insiste de manière légèrement appuyée sur les mauvais points, mais j'ai beaucoup aimé. Pas de doute, c'est du cinéma de qualité. Cruel, explosif et cynique (Soavi n'épargne pas la bourgeoisie), «Arrivederci amore, ciao» souffre de quelques maladresses pour convaincre pleinement malgré un scénario riche en rebondissements et anti-conformisme grisant.
Tchitchoball
8

Créée

le 23 déc. 2012

Critique lue 450 fois

Tchitchoball

Écrit par

Critique lue 450 fois

D'autres avis sur Arrivederci amore, ciao

Arrivederci amore, ciao
titiro
7

Les crevures.

C'est un polar sombre, cru, intelligent, bien ficelé, et bien mené. Le genre de polar, injustement méconnu, qui s'apprécie grandement. Mais attention, il n'y a point de héros ici, seulement des...

le 28 janv. 2012

4 j'aime

2

Arrivederci amore, ciao
WallydBecharef
4

Critique de Arrivederci amore, ciao par Wallyd Becharef

Dellamorte Dellamore a toujours été un de mes films préférés. Un de mes premiers amours du gore. Je l'avais vu plutôt jeune, mais ça ne me choquait pas plus que ça, au contraire, je trouvais cette...

le 11 août 2012

2 j'aime

2

Arrivederci amore, ciao
OskarNewon
6

Un bon polar à l'italienne

Ce polar italien, sombre et violent, débute par la lecture, par une voix off, de deux articles du code pénal sur la réhabilitation. Giorgio Pellegrini, ancien terroriste d'extrême gauche, va quitter...

le 14 mai 2016

1 j'aime

5

Du même critique

Metalliquoi
Tchitchoball
5

Casertaquoi ?

Je viens de m'enchaîner l'ensemble des épisodes proposés par Hubert (c'est génial comme prénom) et j'en ressors mitigé. Le principal problème rencontré avec cette websérie c'est que l'on se demande...

le 28 août 2015

13 j'aime

BAC Nord
Tchitchoball
6

Bullet All Criminals

Le dernier film de Cédric Jimenez s’inscrit dans une tradition française datant d’une trentaine d’années qui consiste à cartographier nos banlieues si décriées via le prisme du cinéma vérité. Les...

le 17 août 2021

9 j'aime

Des roses pour le procureur
Tchitchoball
8

Le chocolat de la discorde

Décidément, le cinéma de Wolfgang Staudte, relativement méconnu, regorge de pépites fort sympathiques. Après, « Les assassins sont parmi nous » d’une élégance et maîtrise remarquable au ton...

le 18 août 2020

9 j'aime

4