En 1936 ce bon Christian-Jaque avait commis une manière de fausse adaptation de Maurice Leblanc sous le titre de Monsieur Personne, pour ainsi dire une confession. C’était raté, et même les cabotinages de Jules Berry ne parvenait pas à nous sauver de l’ennui, sans pour autant nous épargner l’agacement.
Il y eut pour le coup une « vraie » adaptation l’année suivante, de l’Agence Barnett en l’occurrence, avec le même acteur dans le (presque, donc) même rôle. Henri Diamant-Berger, que je ne connais guère que pour un quasi-documentaire charmant sur un entomologiste désormais peu connu, s’y colle, mais doucement hein, et ce serait un peu culotté de dire que c’est vraiment mieux que le précédent. Le rythme est tout faux, il y a un côté muet qui semble en 37 un poil à la bourre, Berry fait encore plus vieux que d’habitude, Suzy Prim a bien du mal à faire croire qu’elle est séduisante, et la moitié des seconds rôles n’a du métier de comédien qu’une idée peu précise.
Mais ça n’a aucune prétention, c’est calme et reposant comme un Arsène en pré-retraite, même Jules la met un peu en sourdine et Aimos est sobre (a priori dans les deux sens du terme), et ça passe agréablement une heure trente. A tel point qu’on se retrouve finalement satisfait de la séance, sans pour autant se sentir bien capable de résumer l’intrigue à un auditeur pourtant concentré.
Une sorte de sieste, de celles superflues, les meilleures.