Il y a deux sortes de gens, il y a les vivants, et ceux qui sont en mer.

Peut-être est-ce un goût personnel pour les outsiders qui me fait préférer chez Ford Qu’elle était verte ma vallée aux Raisins de la colère et le Massacre de Fort-Apache à la Prisonnière du désert, et qui m’a fait ici m’enthousiasmer pour ce film considéré comme mineur.


Peut-être est-ce aussi un autre goût personnel pour les histoires de marins devant avaler de la viande qui marche toute seule qui me fait le placer aux côtés du Potemkyne et du Bounty.


Toujours est-il que la mer déchaînée va aussi bien au teint, sinon mieux, de John Wayne, Thomas Mitchell et Ward Bond que la Monument Valley, que la claustrophobie qui règne sur le rafiot est particulièrement bien mise en scène, renforcée par son inquiétante cargaison et par l’incapacité de ces hommes à vivre sur la terre ferme.


Côté caméra, celle filmant Bond en train de se battre seul face à la tempête est particulièrement virtuose, celle filmant Ian Hunter bâillonné face à ses accusateurs bientôt honteux est terriblement élégante, et un titre de journal a tout à gagner à être filmé coulant au fond le mer, comme un navire torpillé.


Il n’est pas impossible que Les hommes de la mer aurait une plus grande notoriété si son réalisateur avait une filmographie moins imposante, mais comme abondance de biens ne nuit pas (et qu’à bon chat bon rat, etc.), il ne serait pas injuste de lui accorder une place plus grande dans la mémoire du cinéma.

Duan

Écrit par

Critique lue 762 fois

18
5

D'autres avis sur Les Hommes de la mer

Les Hommes de la mer
Boubakar
7

C'est pas l'homme qui prend la mer...

Un cargo part des Etats-Unis pour l'Angleterre afin d'apporter par bateau des explosifs durant la guerre. C'est aussi l'occasion pour certains d'entre eux de cohabiter dans le même appareil, voire à...

le 28 juil. 2021

4 j'aime

Les Hommes de la mer
Johannes_Roger
7

Critique de Les Hommes de la mer par Johannes Roger

Film méconnu de John Ford et pour cause, il fut un échec à sa sortie. Loin d’être un grand film d’aventure épique sur les marins, Ford insiste plutôt sur le côté claustrophobique de la vie en mer sur...

le 23 juil. 2016

4 j'aime

Du même critique

Les Hommes de la mer
DuanerTeuguaf
9

Il y a deux sortes de gens, il y a les vivants, et ceux qui sont en mer.

Peut-être est-ce un goût personnel pour les outsiders qui me fait préférer chez Ford Qu’elle était verte ma vallée aux Raisins de la colère et le Massacre de Fort-Apache à la Prisonnière du désert,...

Par

le 2 sept. 2017

18 j'aime

5

Mon père avait raison
DuanerTeuguaf
9

Qui ne tolère pas la plaisanterie supporte mal la réflexion.

Après avoir vu une quinzaine de Guitry, je le trouvais élégant, spirituel, drôle ; léger, parfois trop, clairvoyant, parfois misogyne, français, parfois parisien. Je le trouvais également, et...

Par

le 1 sept. 2017

17 j'aime

14

Il boom
DuanerTeuguaf
8

Au pied de la lettre de crédit.

Prenant au mot l’expression populaire « les yeux de la tête » (un occhio della testa, soit « un œil de la tête », littéralement) Vittorio De Sica utilise la tradition de la...

Par

le 11 sept. 2017

15 j'aime

7