Un cargo part des Etats-Unis pour l'Angleterre afin d'apporter par bateau des explosifs durant la guerre. C'est aussi l'occasion pour certains d'entre eux de cohabiter dans le même appareil, voire à avoir des soupçons sur d'éventuels espions.
Échec public à sa sortie, Les hommes de la mer a eu le tort d'être sorti entre Les raisins de la colère et Qu'elle était verte ma vallée, deux grandes réussites de John Ford. Il fait aussi le portrait d'hommes peu héroïques, qui font le choix pour la plupart de vivre en mer plutôt que sur terre, si on excepte le personnage joué par John Wayne, un Suédois (!) qui veut retourner dans son pays natal. Mais on reconnait bien ça et là le style de Ford, pour qui c'était un film personnel, qui parle de l'Irlande, son pays de cœur, mais aussi de la mélancolie qui s'en dégage dans le portrait de ces hommes. Qui pense plus à profiter du bon temps, voire à se bagarrer dans les bars, car qui sait ce que le lendemain sera fait, surtout en temps de guerre. Il faut aussi souligner la très belle photographie de Gregg Toland, qui magnifie tout ce tournage effectué entièrement en studio avec cette profondeur de champ et ce travail sur les ombres qui renvoient au film noir.
Souvent méconnu dans la carrière de John Ford, il est d'ailleurs sorti en 1940, quand les Etats-Unis n'étaient pas encore rentré en période guerre, je ne peux que conseiller de voir ce film, qui rentre tout à fait dans les thématiques du réalisateur, et avec un John Wayne charismatique en diable.