L'art de réussir
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le 25 sept. 2013
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A écouter avec la critique, ou pas, c'est vous qui voyez
Plus qu'une critique de l'art, ici, Terry Zwigoff offre une peinture caustique du milieu artistique. Entre un professeur (John Malkovich) plus préoccupé par sa propre carrière que par le bien-être de ses élèves et un bahut où l'on encense la moindre bouse du moment qu'elle est In. La preuve en est, un flic infiltré produit des étrons sans noms, et reçoit tous les honneurs d'une bande de traines-savates hypocrites. Et au milieu de ça Jérôme (Max Minghella), paumé, qui veut percer dans le milieu sans savoir par quel bout le prendre, qui s'engage vraiment dans son art sans arriver à concrétiser. Arrive une jeune fille, modèle posant nue, qui émoustille notre chaste bambin. L’œil humide et la voix tremblante, il rassemble son courage à deux mains et l'invite à sortir. Mais son gendarme de rival lui pose problème, son succès grandissant en faisant la coqueluche de ces dames, et le favori de la sublime Sophia Myles qui délaisse le pauvre Jérôme. Au milieu de ça, un tueur sévit sur le campus.
Le ton léger du film est prétexte à une petite critique cynique du milieu de l'art. Être reconnu à tout prix, être à la mode, être exposé, telles sont les préoccupations principales de nos protagonistes. Au passage, Terry Zwigoff en profite pour écorner l'image de ces milieux, présentant des caricatures vivantes (le lèche-cul, le subversif, le hippie..) pour mieux enfoncer le clou. Et ce besoin de reconnaissance qui transpire durant tout le film, qui dirige toutes les motivations, tous essayant désespérément de produire L’ŒUVRE qui fera sensation.
Au milieu de tout ça, un étudiant passe dans toutes les options et qui pointe les stéréotypes vivant que sont les élèves, exposant peut-être le point de vue du réalisateur.
La forme sert le fond, efficacement, sans fioritures, le tout au service du personnage principal. Asocial, marginal, décalé et en quête de reconnaissance et d'amour. L'histoire pathétiquement drôle d'un gamin paumé. Jusqu'où peut on aller pour s'intégrer, pour aimer, pour être reconnu.
Le film n'est pas révolutionnaire, mais ne mérite absolument pas les critiques incendiaires qu'il a reçu.
Je trouve que le final rejoint assez cette constatation critique de Nicos Hadjinicolaou (pas facile à dire, non ?)
Une œuvre d’art existe en tant que telle à partir du moment où elle est regardée
Extrait de « Histoire et critique des arts »
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Créée
le 9 avr. 2015
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