Artemis Fowl
3.4
Artemis Fowl

Film de Kenneth Branagh (2020)

Il parait incroyable que le studio qui a réussi à construire l'univers Marvel enchaine à ce point les déconvenues sur ses autres projets "grand public". Après avoir réussi à dégoûter le public de l'une des licences les plus cultes du divertissement, Star Wars, ils échouent admirablement à construire quelque chose qui soit un semblant convaincant avec Artemis Fowl.


Si les livres bon enfant n'ont pas le potentiel d'un Harry Potter, on était en droit d'attendre beaucoup mieux de la part de cette adaptation qui, pour faire simple, ne réussit rien. On se demande même si l'équipe a pris le temps de ne serait-ce qu'ouvrir l'un des livres. Ce qui fait le succès d'Artemis Fowl, c'est le contraste permanent : un univers féérique mais débordant de technologie, un enfant mais un psychopathe, accompagné d'un tueur qui est en fait son compas moral.


Le côté extrêmement coloré des fées aurait pu marcher si tout n'était pas noyé dans une cacophonie d'effets spéciaux manqués. Au moins, on pourra apprécier l'honnêteté des acteurs : l'absence totale d'investissement et d'émotion dont ils font preuve nous indique tout de suite à quelle sauce on va être mangé. Le scénario quant à lui est fade et inintéressant, exploit assez incroyable quand on pioche dans trois livres (assez conséquents) pour finir sur un format d'une heure et demie.


Un dernier point sur les libertés prises par l'adaptation. Elles sont certes possibles, parfois nécessaires, parfois bienvenues et pertinentes mais le matériau de base doit être respecté. Ce n'est absolument pas le cas ici. Artemis Fowl, c'est avant tout une dynamique de duo entre le dit Artemis et Butler, voire de trio avec Holly. Il est compliqué de rendre compte de cette dynamique quand les spécificités de ces personnages sont massacrés sans vergogne.


Artemis qui s'entraine à "taper" au bâton, qui surfe et qui se suspend à un lampadaire ? Pour rappel, le personnage des livres est un quasi psychopathe qui méprise l'idée même d'effort physique et fait preuve d'émotion environ une fois toutes les 500 pages. Surtout, il fait preuve de génie, qui n'est tristement jamais palpable dans cette "adaptation". Même constat pour Butler, qui est supposé être l'un si ce n'est le meilleur garde du corps du monde et qui est ici tourné en ridicule avec un rôle de chaperon burlesque.


Je ne prendrais pas plus de temps pour décrire point par point l'échec cuisant de cet Artemis Fowl mais un conseil : que vous ayez ou non lu les bouquins, passez votre chemin.

CritiPonps
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le 16 juin 2020

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