épisode filler
Je suis, moi aussi, allé communier à la grand-messe du cinéma et je me dis que c'est pas possible... Il faut interdire James Cameron d'approcher de près ou de loin d'un outil scripteur (quel qu'il...
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Avatar, la voie de l'eau, est presque un spectacle fantasmagorique tant il tient la dragée haute à ses concurrents sur le ring des géants du divertissement en 2022. Pendant trois heures, on est époustouflés par le monde dans lequel James Cameron et son équipe nous propulsent, en particulier dès que commence le chapitre marin, où l'on ressent tout l'amour du réalisateur pour ce milieu.
Les prouesses techniques du film rendent (enfin) valable et intéressant d'aller visionner ce chef d’œuvre visuel dans des conditions optimales.
Une telle épopée graphique, presque sensorielle, aurait dès lors mérité plus qu'une note moyenne si la fainéantise (voire l'absurdité) scénaristique n'avait plombé l'ensemble. Si l'histoire un peu "facile" du premier volet n'était pas rédhibitoire, faire du deuxième chapitre de cette saga (censée s'étendre sur cinq ?!) une resucée du premier, avec presque aucun élément nouveau et un néant de développement des personnages l'est en revanche.
(SPOILERS ensuite).
Le début est expédié alors qu'il eut été ô combien intéressant d'approfondir le difficile apprentissage d'une autre vie par l'hybride Jake, une fois passé la ferveur unificatrice de la révolution et des combats du premier volet. Le sujet est ici vaguement traité, par un biais maigrichon (des disputes d'adolescents) tentant de nous faire passer un message tout aussi vague.
Sans parcourir tous les points de cette absence d'effort scénaristique, deux se détachent en particulier.
D'abord, et cela découle de ce début manqué, on a la sensation que c'est Jake qui amène son style de vie américain (et militaire) à un monde qu'il avait pourtant adopté avec émerveillement dans le premier volet. On voit des ordinateurs dans des huttes Na'vi, ses fils l'appellent "sir" (??!), on nous sert de grands discours sur le "Père protecteur" à la limite de la tolérance. Le fameux père protecteur, parlons-en. Le personnage n'aura certainement pas le prix du père de l'année tant il se comporte en ex-militaire irascible, incompréhensif voire violent avec ses fils (3h et une remarque absolument déplacée au moment le plus déchirant du film avant de se rendre compte qu'en fait si, il aime l'un d'eux quand ce dernier finit par lui sauver la peau). Heureusement que la mère s'en sort mieux dans cette débâcle.
Ensuite, et c'est surtout là que le bât blesse, ce n'est qu'une répétition générale du premier volet. Les humains reviennent, ils brûlent encore tout et ne comprennent rien (sauf un "gentil" scientifique dans le bateau placé là pour le decorum et qui ne fait rien). L'enjeu de ce retour au forceps est traité par-dessus la jambe, le grand méchant est aussi de retour mais plus fort et vraiment très en colère (quitte à chasser un individu seul jusqu'au bout de la planète malgré le pragmatisme capitaliste de sa clique). Capitalisme que l'on nous assène à grands renforts de phrases clichés. Les messages écologiques passés sont les bons mais c'est bien là le seul mérite que l'on reconnaît à tout ça.
Les anciens et nouveaux personnages ne sont absolument pas approfondis et c'est bien au dommage au regard de certains potentiels (Kiri, Spider, la dynamique des frères...).
Le film reste fantastique dans son visionnage et rarement on n'aura été si immergés dans l'imaginaire du passionné qu'est Cameron. Dommage qu'il n'ait pas pris autant de temps pour bonifier une histoire qui ne demandait qu'à l'être.
Créée
le 21 déc. 2022
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