Quand je pense à Luc Besson, je me remémore Léon, Le Grand Bleu, le Cinquième élément et, étonnamment, Arthur et les Minimoys qui a bercé mon enfance. C'est globalement un souvenir positif que je garde de ce film.
L'ayant vu il y a maintenant plus de 5 ans, je n'ai aucun souvenir de mise en scène marquante ! Les classiques plans larges révélant l'étrangeté et l'immensité des lieux, les plongées/contre-plongées marquant les troubles ou situations morales/physiques que ressentent les personnages, Les parallèles à l'enfance avec Arthur découvrant l'amour et la sexualité, le classique pitre mais attachant à travers le personnage de Bétamèche, les figures parentales, autoritaires ou méchantes. C'est un film structuré autour des Trois Actes employés classiquement par le cinéma destiné aux familles et aux blockbusters qui atteint certainement les objectifs fixés.
L'intrigue est cependant particulièrement intéressante. Si le film n'est qu'une épopée innocente dans le monde de l'enfance et des rêves, le message écologique est énoncé de manière subtile et possède les qualités de sensibiliser les enfants. Ça a été le cas pour moi, en tout cas. Il a une manière habile de faire découvrir l'infiniment petit. Il ressort le spectateur de son monde en trois dimension et lui révèle une autre réalité. Quand j'ai vu Arthur et les Minimoys pour la première je n'avait pas l'impression de rentrer dans un monde parallèle ou fantastique mais un lieu où les individus cohabitent avec nous. Ce n'est pas que pour traiter le "background" du personnage d'Arthur que les scènes se déroulant chez les humains sont volontairement accentuées. Ni l'établissement des liens que possède le jeune garçon avec son entourage. Il y a une volonté d'accentuation de la proximité entre ces deux univers.
J'ai un souvenir de décors et un d'un jeu de couleurs exemplaires. On peut saluer l'environnement très imaginatif. Le seul gros bémol de ce film, les personnages sont beaucoup trop caricaturaux. Même étant jeune lors de mon premier visionnage, ce détail m'a profondément dérangé. Pour cause, le personnage féminin est une princesse destiné au trône (sérieusement -_-), le petit frère est le bras cassé de service qui ne provoque que des problèmes (astuce cependant intelligente pour créer des évènements perturbateurs indispensables à l'intrigue), Arthur est le héros que tout le monde attendait selon une prophétie. Il a un destin très honorable et glorieux perceptible jusqu'à son nom (le parallèle évident au chevalier Arthur), évidemment il se tape la princesse à la fin qui faisait la réfractaire au début, mais on savait tous que ça finirait par un baiser. Et je crois qu'il n'y a pas de personnage autant cliché que Malthazar. Sans déconner, regardez sa tête, sa voix, ses pouvoirs, ses objectifs, son look... Il est impossible de l'imaginer en "gentil" personnage. Il porte ses vertus maléfiques sur la gueule. Et bien évidemment, c'est pour une meilleure identification du profil des personnages par le jeune publique. Mais je pense qu'il est très difficile d'être moins subtile.