Ça fait quand même presque vingt ans que ce film est sorti. Je me sens vieux.
Mais peut-être que ce film aussi se sent vieux, parce que qu'est-ce qu'il a vieilli... En fait c'est marrant, je vois parfaitement ce qui a fait que quand j'étais gamin j'avais adoré. Et en vrai il a pas mal de qualité, notamment avec son univers riche, ses décors, l'entremêlement du monde des humains et de celui de ces petits lutins (d'ailleurs c'est étrange, ils viennent a priori d'Afrique mais ils ressemblent pas mal aux lutins celtes quand même). Mais bon, comme c'est beaucoup plus marrant de dire du mal d'un film, on va y aller.
Le plus gros reproche que je lui ferais c'est son rythme. Avant d'entrer dans le monde des lutins, ça va. L'histoire se met en place, la quête d'Arthur pour aller choper le saint-graal (heu non, le télescope) est un peu bidon mais bon, c'est un gosse et c'est des gosses qui regardent. Ok. Mais à partir du moment où il arrive chez les lutins, le film ne respire à aucun moment. Tout s'enchaîne trop vite, ça court dans tous les sens, ça gueule, ça se convulse, c'est limite si les personnages vont pas exploser tellement ça va vite.
Et aussi un truc qui m'a fait tiquer quand je l'ai revu, c'est la scène du lacet sur la rivière. Genre ils ont pas de corde pour se sortir de l'eau alors ils se servent du lacet du corset de la princesse pour fabriquer un grappin (si vous avez pas vu le film et que vous lisez ces lignes, je donnerais cher pour voir votre tête). Mais vingt minutes plus tard, on les voit sortir un grappin tout fait de leur espèce de bidule bizarre (encore une fois, si vous avez pas vu le film...). Du coup à quoi servait la scène du lacet sur la rivière, à part faire un gag lubrique (et y'en a d'autres, rassurez-vous) sur une gamine qui est censée avoir... 10 ans ? Sérieusement ? Besson, à quoi t'as pensé ?
Je passe aussi sur les deus ex machina à la pelle (on est dans un film pour gosses) et le méchant qui oscille entre le pitoyable, le ridicule, le rigolo et le classe (en vrai son modèle 3d est pas mal foutu, et en plus c'est David Bowie qui le double en anglais).
Mais tout ça, ça annonce le début de la fin. Car Arthur c'est une tétralogie (eh oui, depuis juin de l'an dernier), et c'est une tétralogie qui, à chaque opus, s'est enlisée de plus en plus dans son ambition. Si le premier volet reste évidemment le meilleur, il y a quand même des signes qui ne trompent pas.