Merci pour le concept mensonger de la BA Besson ! Un très mauvais film d'horreur à éviter.

Ma critique vidéo sur Arthur Malédiction


Arthur et les Minimoys, une trilogie que Luc Besson a commencé en 2006 et terminé en 2010. Les trois long-métrages n’étaient pas très bons en soi (sachant que le premier était le plus passable) mais ils avaient quand même marqué les esprits des enfants de l'époque. Lors de la bande-annonce de ce nouveau long-métrage lié à l’univers d’Arthur et les Minimoys, personne ne s’y attendait. On nous vendait un long-métrage qui se voulait horrifique et lié à l’univers d’Arthur (ce qui n’est pas sans rappeler Brightburn : L’enfant du mal qui nous montrait un Superman version horrifique) ce qui apportait un petit peu de curiosité. Et que vaut réellement ce long-métrage ? Et bien, il est très mauvais. Non seulement c’est un mauvais film d’horreur mais c’est aussi un long-métrage sur lequel il y a beaucoup de choses à dire.



Positif




  • Le long-métrage démarre par l’introduction du film Arthur et les Minimoys que notre groupe (enfants) regarde à la télévision avant d’aller dormir et qu’Alex dise son rêve de devenir un Minimoy. C’est une introduction correcte pour découvrir notre groupe et comprendre à quel point ils sont fans de la licence (même encore aujourd’hui alors qu’ils sont adultes). C’est un détail mais ça nous permet de les comprendre un peu.


  • Alors qu’Alex fête ses 18 ans, ses amis lui annoncent qu’ils ont retrouvé la maison de tournage d’Arthur et les Minimoys dont ils sont tous fans. Ils décident de s’y rendre mais cela va virer au cauchemar en découvrant qu’ils ne sont pas seuls ici. C’est une histoire clichée qu’on a déjà vu un certain nombre de fois dans des films d’horreur mais ça reste une histoire efficace.


  • Malgré que la révélation finale soit discutable, il faut admettre qu’on arrive à être surpris dans la manière dont certains des personnages se font avoir. On ne le voit pas venir mais ça reste surprenant la première fois.


  • Les décors sont acceptables. Certains sont à la limite mais il y a des décors qui fonctionnent réellement bien en fonction de là où nos personnages se trouvent.


  • Les costumes sont classiques mais ils définissent assez bien les personnages qu’on voit. Après, les costumes sont réellement un détail dans ce long-métrage.




Négatif




  • Est-ce que vous cherchiez de l’originalité en regardant ce long-métrage ? Vous pouvez déjà oublier car il n’y en a pas. C’est dingue mais chaque fois qu’une situation arrive, ça nous rappelle des bons ou des mauvais films d’horreur qu’on a vu avant lui. Les jeunes de la ville avec un regard noir (Hostel), un homme étrange qui avertit de ne pas y aller (Détour Mortel), une grande forêt où il est facile de se perdre sans repère (Evil Dead), le concept de prendre une licence connue et de faire croire à un univers horrifique avec (Brightburn: L’enfant du mal), la séparation dont certains qui restent par deux (Massacre à la Tronçonneuse – original), le coup du tunnel caché où il faut ramper pour sortir (Blair Witch – Remake), Douglas qui se perd dans la forêt (Le Projet Blair Witch)… Bref, ce long-métrage vous rappelera sûrement beaucoup trop d’autres long-métrages horrifiques, ce qui montre qu’il manque pas mal d’originalité sauf sur sa conclusion peut-être mais on reviendra dessus.


  • C’est incroyable de voir certains moments de stupidité de ce long-métrage. Comme le fait que Mathilde voit qu’il y a quelqu’un dans la maison mais ne va pas prévenir Samantha et Renata qu’il y a quelqu’un, elle préfère s’enfermer dans la grange. D’ailleurs, en continuant sur cette scène, quand elle entend frapper sur le toit, Renata ne réagit pas alors que son oreille devrait entendre ce son étrange, elle n’a qu’un écouteur dans son oreille gauche et le droit devrait lui permettre d’entendre ça. Enfin, il y a réellement des passages un peu stupides dans ce long-métrage quand on regarde bien, la peur ne justifie pas tout.


  • Cette fois, ce n’est pas la peine de citer chaque personnage parce que c’est juste un groupe fan d’ Arthur et les Minimoys qui se rendent sur le tournage parce qu’ils adorent les films et c’est tout. Le souci est qu’aucun de personnage n’a de réel développement ou d’intérêt. Ils ont beau avoir une caractérisation propre à chacun, ça ne suffit pas pour s’attacher ou s’intéresser à eux. Les spectateurs ont besoin que les personnages se développent pour s’y intéresser mais ce n’est clairement pas le cas ici et ça fait que les personnages sont inintéressants à suivre.


  • Une chose assez amusante sur ce long-métrage, c’est qu’il est interdit aux moins de 12 ans alors qu’il ne montre pratiquement pas les morts. En vérité, on voit deux morts, le reste est un peu aperçu ou pas du tout vu. Vous avez une interdiction aux moins de 12 ans alors assumez de montrer les morts ! Et encore, sur 2 morts, il n’y en a qu’une qui justifie l’interdiction d’âge, l’autre est du niveau de la mort de Norrington dans Pirates des Caraïbes: Jusqu’au bout du monde mais en beaucoup moins bien.


  • Même si c’est sûrement à cause du montage, comment le visionnage des trois films par le groupe d’enfants fonctionne ? Un coup ça se ralentit pour illustrer la romance avec les deux bestioles (qui s’appelle Romeo et Juliette, comme par hasard…) et d’un coup on passe au 3ème film quand notre trio va voir les abeilles. Franchement, on sent que le long-métrage a eu des soucis de cohérence avec le montage dans cette introduction.


  • Autant il y a quelques petites musiques pas trop mal, autant la majorité sont des musiques qui nous sortent totalement du long-métrage. Par exemple, prenez la musique quand Alex se fait poursuivre par les policiers ou quand le groupe met en route pour la maison, vous aurez deux musiques qui ne collent pas à ce qui se passent. Elles m’ont donné envie de me boucher les oreilles, c’est dire le niveau…


  • Il faut qu’on parle de Renata. Renata est impressionnante dans la manière dont elle change d’humeur. Elle est d’abord paniquée en voyant les blessures d’un de ses camarades et panique au point de crier de partir. Mais, quelques minutes après, elle ne semble plus traumatisée et se détend tranquillement avec Samantha et de la musique. Elle est réellement impressionnante.


  • Il n’y a aucune évolution dans ce long-métrage. La seule évolution qui s’était mise en place était celle d’Alex qui restait encore un enfant dans sa tête en restant enfermé dans sa saga préférée mais c’est rapidement abandonné pour qu’il reste le même personnage qu’avant. Et les autres, ils n’ont absolument pas changé.


  • Aucune émotion à ressentir devant ce film. Pas de tristesse quand un personnage meurt, pas de colère, pas de peine, on s’en fiche en vérité. L’émotion est quelque chose qui aurait fonctionné si on avait appris à mieux connaître nos personnages en dehors de leur amour pour Arthur et les Minimoys.


  • La mise en scène a beau avoir quelques petites idées à certains moments, ça reste une mise en scène assez médiocre. Après, c’est probablement plus un problème de montage que de mise en scène mais ça fait que la mise en scène n’est pas travaillée dans ce long-métrage.


  • Que vaut l’horreur de ce long-métrage ? Honnêtement, ça surprend un peu la première fois qu’on le voit mais on ne peut pas dire que c’est un long-métrage qui fasse réellement peur. Pour le coup, on a beau être surpris quelques fois, il n’y a pas de quoi dire que ça fait peur.


  • Un des points les plus discutables de ce long-métrage est la révélation du pourquoi tout cela a eu lieu. Pas de spoil ici mais, sincèrement, c’est limite si le scénario n’a pas été terminé à la va-vite pour avoir une justification aussi nulle (PARTIE SPOIL pour plus de détails).


  • Le final de ce long-métrage est un final très classique assez similaire au film d’horreur Dans le Noir. Ce n’est pas que c’est une mauvaise fin mais c’est que c’est une fin un peu clichée et qu’on se demande ce qui va se passer pour les derniers survivants maintenant.


  • Les moments ralentis (même légèrement) ne servent à rien. Que ce soit en terme de symbolisme ou pour la mise en scène, ces ralentis sont totalement dispensables. Il n’y avait aucun intérêt à les mettre à part pour vouloir donner un peu de style, ce qui ne marche pas.


  • Le jeu d’acteur n’est vraiment pas génial. Les acteurs et actrices de ce long-métrage ont beau essayé, on sent qu’ils n’arrivent pas à jouer correctement dans la majorité des scènes (même si certains se démarquent un tout petit peu plus).


  • Est-ce que la tension est efficace ? Non. Le problème est qu’on ne peut pas ressentir de la tension pour des personnages qu’on ne connaît pas et dont on se fiche un peu. Franchement, c’est difficile de ressentir de la tension pour eux.


  • Certaines coupures sont assez étranges pendant certaines scènes, surtout quand on voit le cauchemar d’Alex. C’est un détail mais il y a réellement des coupures étranges qui nous sont montrés dans cette séquence.


  • Que vaut la romance entre Alex et Samantha ? Rien du tout ! Sincèrement, cette romance aurait largement pu être enlevée de l’histoire tellement elle n’apporte rien à notre groupe et à nos deux personnages principaux.



!!! PARTIE SPOIL !!!


Donc cet endroit n’était pas le véritable endroit où le tournage d’Arthur et les Minimoys a eu lieu mais une reproduction détaillée (même si il manquait le moulin) qui a été faite pour des roleplays avec des drogués qui dépassaient les limites de ce genre. J’aurais plusieurs questions à ce sujet. Déjà, d’où on a des envies meurtrières qui se révèlent en regardant la saga Arthur et les Minimoys ? Si c’était un énorme jeu de rôle, ont-ils réserver le terrain pour construire ce décor ? Si c’est le cas, ils sont au courant que l’espace leur est réservé et qu’ils doivent interdire l’accès au lieu. Et puis, si c’est un jeu de rôle, pourquoi ceux qui jouent les indigènes agissent comme des psychopathes ? Et où est Arthur ? C’est le game-master ou celui qui devait jouer son rôle n’est pas là ? Et qui nous dit qu’il n’y avait que le camp de Malthazar et des indigènes ? Et si la police sait déjà que ces personnes sont en activités (vu qu’un des flics dit qu’ils en ont fait un sur Batman) comment ça se fait qu’ils sont encore en liberté ? Ils devraient être en prison à vie depuis un long moment. Bon, maintenant que ces questions sont passés, est-ce que Luc Besson a vu les joueurs de Roleplay comme des meurtriers en imaginant ça ? Sincèrement, c’est quoi cette justification nulle ? Ça donne l’impression que les rôlistes sont des débiles qui ne savent pas faire la différence entre la fiction et la réalité, ce qui est complètement faux. Je suis rôliste et même quand je joue un meurtrier ou un psychopathe dans le jeu, je n’oublie jamais que ce n’est pas réel et que ce n’est pas le vrai moi. Et puis surtout, ça détruit le concept de départ promis dans la bande-annonce. La bande-annonce nous avait fait espérer que ça serait un film d’horreur qui serait lié à l’univers d’ Arthur et les Minimoys et ça aurait pu être intéressant mais c’est juste l’univers qu’ils ont choisi pour leur jeu de rôle géant où ils tuent des gens… Quitte à prendre des licences liées à des psychopathes, il aurait mieux valu prendre Massacre à la Tronçonneuse, Shining, Evil Dead, The Thing, Annabelle, La nuit des mort-vivants*… mais pas Arthur et les Minimoys. Ca sera quoi la prochaine étape ? Alvin et les Chipmunks ? Les Minions ? Aladdin ? Tortues Ninjas ? L’âge de Glace ? Vous l’aurez compris, ce long-métrage n’a pas de réel lien avec Arthur et les Minimoys, la bande-annonce nous a trompé sur le concept qu’on attendait…


Est-ce que ce long-métrage cherche à montrer la toxicité de certains fans pour une licence ? Pas vraiment non. Certes, Alex a beaucoup de goodies de cet univers mais il n’a rien d’un fan toxique alors cette interprétation ne marche pas. Ou alors, les fans toxiques pourraient être les gens qui jouent les rôles mais ce n’est pas sûr parce qu’ils ne sont pas fans de l’univers à ce point là, ils ont juste pris un thème pour leur jeu de rôle et c’est tombé sur Arthur et les Minimoys. Et ne parlons pas de la personne déguisée en Malthazar qui fait plus de peine que les autres, même si c’est un cosplay qui fera plaisir aux fans de l’univers.


Une petite question persiste en visionnant ce long-métrage (même si c’est un détail), pourquoi Alex se faisait poursuivre par les flics en étant habillé en minimoy ? Peut-être qu’il revenait d’une convention mais, tant que ce n’est pas dit ou sous-entendu, on va juste imaginer qu’il revenait d’une convention et a oublié sa carte pour le métro.


Il y a aussi un vieux fou qui vient les avertir de ne pas aller par là et, au départ, j’ai cru que c’était une métaphore de Luc Besson qui veut tourner la page et oublier cette trilogie à tout prix mais ce n’est pas sûr. Après, c’est surtout un cliché qu’on a déjà vu dans pas mal de films d’horreur avant lui.


Au final, ce film est un échec qui n’a fait que prendre l’image d’Arthur pour en fait quelque chose de bancal. Peut-être qu’on aurait eu un meilleur long-métrage si ça avait assumé ce que la bande-annonce voulait nous faire croire mais ce n’est pas le cas. On a des décors corrects et un peu de surprise dans la manière dont certains personnages se font avoir mais ça ne pardonne pas le reste. Le jeu d’acteur n’est pas génial, la mise en scène est très discutable, l’horreur ne fonctionne pas très bien, la tension ne prend pas et le scénario est mal écrit (à la va-vite surtout). Donc non, que vous soyez fans de film d’horreur ou de la saga Arthur et les Minimoys, il est fortement déconseillé d’aller voir ce long-métrage au cinéma. Et pour ceux qui espéraient que ça fasse le même genre que Brightburn : L’Enfant du mal, c’est à dire de reprendre une histoire / un univers qu’on connaît déjà et d’en faire une version horrifique, la déception sera encore plus grande avec Arthur: Malédiction. Même le titre est mensonger quand on sort du visionnage ! Enfin bref, il vaut mieux que vous évitiez de le regarder…
Maintenant je vais aller revoir Brightburn qui me fera passer un bien meilleur moment en terme d’horreur et de concept.

FloYuki
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le 3 juil. 2022

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