Maligningite
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Je met rarement des notes aussi basses, sauf quand j'ai effectivement la sensation qu'une oeuvre a été, passez moi l'expression, "torchée à la va-vite". Soyons très clair, mon niveau d'exigence quand à cette tentative de capitaliser, dix ans plus tard, sur la licence Arthur & les Minimoys était très bas : je n'attendais rien hormis une succession de meurtres réussies, des effets gores impressionnants, et accessoirement, une explication au moins un peu satisfaisante sur pourquoi ces ados se font-ils traqués et tués par des adeptes fous de la saga initiale.
Je n'ai rien eu.
Arthur Malédiction est un film opportuniste dont la paresse d'écriture et de mise en scène est presque insultante pour son spectateur : aucune réplique du film ne sonne juste, défaut que je ne peux pas seulement attribué aux jeunes acteurs, mais à un script qui est en lui-même incroyablement indigent et superficiel. Alors bien sûr, ce n'est certainement dans ce genre de film que j'attend de la profondeur et du relief chez les personnages, donc je vais plutôt m'attarder un instant sur la réalisation.
A aucun moment Barthélémy Grossman n'essaye de tirer profit de son décor, de son cadre forestier qui est le socle de son film, pour donner naissance à de réelles scènes d'angoisse. Son montage est d'ailleurs catastrophique : par moment, on est à la limite du clip télévisé avec ces raccords inutiles et ce choix de musique si hors de propos que je n'ai même pas envie de m'étendre dessus. Hormis une scène de piège-à-loup plutôt efficace, aucun effet sanglant n'a réussi à m'atteindre, et pourtant je suis bon public en la matière.
C'est le néant complet, à se demander comment le film a pu obtenir sa classification "Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement".
Le pire, mais alors vraiment le pire pour le coup, c'est que le film n'a aucune cohérence.
Je veux dire par là que son scénario est truffé d'éléments pourtant centraux qui n'obtiennent jamais de réponse lors de sa conclusion :
Qui c'est ce chasseur avec la gachette facile ? Pourquoi a-t-il des pieds arrachés pendus à des cordes à linge dans son jardin ? Pour quelles raisons déclare-t-il que les terres sur lesquelles se trouve la maison sont "sacrées" ? Pourquoi ces mêmes terres présentent-elles des marques d'incendies dans leurs champs ? Pourquoi les jeunes du coin ont-ils décidés subitement de se taper une folie meutrière sur le thème d'Arthur & les Minimoys alors que plus personne ne s'intéresse à ces films aujourd'hui ? C'est quoi cette drogue dont parle le policier à la fin du film ? Pourquoi appeler le film est sous-titré "Malédiction" si AUCUN élément fantastique ou surnaturel en lien avec le personnage de Malthazar ne figure dans le film ?
D'habitude je trouve stérile de s'attarder longuement sur les incohérences d'un long-métrage comme peuvent le faire certains, mais ici j'ai vraiment la sensation d'avoir été pris pour un imbécile en payant ma place. Je ne partage pas cette aversion que voue une partie du public à Luc Besson, parce-que son cinéma me laisse franchement indifférent, mais je vous avoue que l'amateurisme complet de ce projet, dont il a pourtant été l'instigateur, me remue amplement.
Le cinéma de genre est difficile à réaliser et à produire en France. Sans tomber dans une conclusion tranchée et grossière, on peut au moins affirmer que ce n'est certainement pas avec des films d'une qualité aussi indigente que la situation risque de s'améliorer de sitôt.
Créée
le 30 juin 2022
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