Arthur Newman par Catmenteen
Arthur Newman, qui rassemble Colin Firth (Le Discours d'un Roi) et Emily Blunt (Looper), est un film entre le road trip et romance. Il aurait pu être beau et émouvant, mais ce n'est pas le cas.
Wallace Avery est un homme dont la vie est terne, triste, et dès le début nous le ressentons avec la présentation de Colin Firth portant des habits ternes et des lunettes démodées. Pendant un instant, nous avons même un doute sur quand se déroule l'histoire, le présent ou les années 80 ? Il est rapidement levé avec la mention de l'année 2010. Bref, le ton est mis, et pourtant l'on peine à comprendre pourquoi cette envie de changer d'identité et de prendre un nouveau départ. Voilà un des problèmes du film, nous avons l'impression que tout n'est jamais entièrement abordé, les sujets sont juste effleurés et il faudra attendre la fin pour comprendre de quoi il est réellement question. Pendant plus d'une heure, nous avons l'impression de tourner en rond, les personnages reproduisant plus ou moins les mêmes scènes.
Il y a alors beaucoup de longueurs, si bien que le long-métrage de Dante Ariola s'éternise. La faute à certains plans inutiles, qui n'apportent de plus aucun charme. Ou encore des personnages mal exploités, comme Mina (jouée par Anne Heche) qui semble être présente seulement pour palier les blancs du scénario. Les scènes du couple principal, ceux qui ressentent le besoin d'échapper à leurs vies passées, restent les plus intéressantes, face à celles des gens laissés par Wallace.
Ce dernier, qui est devenu Arthur Newman, titre du film, est celui qui évoluera le plus, en parti grâce à Mike. Ces deux personnages différents mais tout aussi paumés sont attachants, bien que l'alchimie ne soit pas plus présente que ça entre les deux acteurs. Ces prestations sont loin d'être les meilleures de leurs carrières, certes ils apportent parfois de l'humour au film, mais l'émotion se fait trop rare. Et il est dommage de ne pas réussir à faire pleurer, ou même émouvoir le public, alors que le sujet est plutôt triste, après tout ils parlent de regrets et la peur d'affronter la réalité.
C'est donc avec déception que nous découvrons ce film, qui pourtant aurait pu être une belle histoire. Bien qu’ambitieux, il na va jamais assez loin dans ses propos et seule la fin apporte un réel intérêt. Malgré tout, Blunt et Firth arrivent encore une fois à prouver leur talent.