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Première incursion chez Louis Malle, et sans doute la seule pour un moment tant je n’ai pas été emballé par ce qui est pourtant, dans l’inconscient cinéphile, une figure de proue du polar noir à la française.
Premier état de fait, mais que je ne découvre pas ici, je suis insensible à la musique de Miles Davis. Les sonorités qu’il exploite ont plus tendance à me vriller les oreilles et me filer la migraine qu’à me faire sentir une quelconque forme de suave et d’élégance. Il y a beaucoup de variétés de jazz, dont la plupart me font vibrer, mais celle-ci m’est douloureuse. Du coup, fatalement, quand la bande-originale est utilisée comme argument majeur pour le film, ça me laisse un peu sur le côté.
Deuxième constat sur l’écriture, dont les ficelles sont un peu grosses et dont la poésie désirée par les dialogues (dès la conversation introductive au téléphone) me laisse de marbre. En termes de fond, c’est assez léger. On comprend bien que tout le sous-texte de l’occupation allemande, puis de l’Indochine et de l’Algérie, n’est là que pour générer une sympathie du spectateur envers les deux rôles masculins principaux qui sont tout de même des tueurs. Tavernier est excusé d’assassiner son patron, puisque celui-ci est une ordure de la pire engeance qui exploite les guerres pour son bénéfice. Louis est quant à lui le fruit d’une génération perdue, sans figure paternelle qui aurait pu lui montrer la voie à suivre et lui éviter le banditisme. Soit. Mais ça ne va pas beaucoup plus loin. On a bien une critique du système judiciaire français, expéditif et vaniteux, mais là aussi ça reste très superficiel. Une étude sur la nature humaine alors? Non, pas vraiment. Je pense que l’appréciation passe par le sensoriel, mais vu que je n’y suis pas sensible…
Non, vraiment, l’ascenseur n’a jamais vraiment quitté le rez-de-chaussée pour moi. J’en suis donc venu à trouver le déroulé long, les errances nocturnes de Jeanne Moreau ne me remuant guère, quand bien même le récit s’active un peu une fois arrivé le petit matin, quand bien même la réalisation de Louis Malle est efficace et minutieuse, exposant savamment les enjeux.
Tant pis, on ne peut pas tout aimer.