Ascenseur pour l'échafaud par Mickaël Barbato
Alors que les premières minutes laissent présager un polar plutôt solide, la débandade est rude. Autant Malle fait preuve d'un certain talent pour ce premier film, autant la distribution, plus particulièrement Georges Poujouly et Yori Bertin, laisse grandement à désirer (mis à part Moreau et Ventura, comme à leur habitude).
Alors que ce jeune couple, qui devient bien vite l'intérêt numéro un du réal qui exprime à travers eux tous les doutes de la jeunesse d'après-guerre, il est bien difficile de supporter le jeu de ces deux personnages. Sur-jeu certes, mais surtout un enchaînement de situations qui tendent plus vers la comédie (malgré elle) que vers le dramatique. Et ce dès le vol de la voiture, qui inspire aux spectateurs une haine profonde envers le personnage de Louis (encore une fois malgré lui, l'acteur est tout bonnement insupportable), sentiment donc incompatible avec l'histoire d'amants maudits qu'esquisse par la suite un scénario pourtant efficace.
A noter aussi quelques petits couacs. Par exemple, lors de la séquence de la descente de l'ascenseur pendant que Tavernier y est suspendu, alors que le montage est nickel, renforçant l'impression de danger, on a un plan serré sur le visage du personnage sans que le décor ne bouge. Un plan certes fugace mais terriblement gênant au point de faire sortir le spectateur du film.
Au final, Ascenseur pour l'échafaud n'est pas un mauvais film, la BO de Miles Davis est exceptionnelle, mais il traîne pas mal de boulets qui l'empêche de s'élever à l'étage d'excellence qu'ont pu atteindre Les Amants, Lacombe Lucien ou Au revoir les enfants.