Sombre, grave, mélancolique, tragique et romantique … voilà les adjectifs qui me viennent à l’esprit concernant l’atmosphère de Ascenseur pour l’échafaud, le premier long métrage de Louis Malle, réalisé en 1958. Le choix assez commun à l’époque du noir et blanc et la musique de Miles Davis n’y sont évidemment pas pour rien.


Le couple vedette n’est pas particulièrement sympathique mais on les imagine en arriver au meurtre pour vivre leur amour en toute liberté, la démarche crapuleuse n’étant pas exprimée. On ressent une forme d’empathie pour eux au point d’avoir envie d’aider Maurice Ronet à sortir de ce foutu ascenseur et à s’enfuir avec sa belle, la classieuse Jeanne Moreau. Elle, en bourgeoise aux grands airs, le recherche désespérément dans les bars et les rues de Paris. Ses déambulations sous la pluie au son de la trompette de Miles Davis est le moment fort du film.


Quelques passages m’ont quand même un peu sorti du film, notamment ceux mettant en scène le jeune couple voleur de voiture. Leur jeunesse et leur inconséquence pendant le meurtre, puis pendant la tentative de suicide me sont apparues ridicules, en tout cas pas à la hauteur de la réalisation globale.


Le plaisir est pleinement revenu à l’apparition, inattendue en ce qui me concerne, de Lino Ventura et même de Charles Denner lorsque le dénouement approche. Le thriller psychologique a alors eu le temps de laisser place au polar.

Sorel
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