Ascenseur pour l'échafaud (1958)
Il s'agit d'un film noir, filmé en noir et blanc. Julien assassine le mari de Florence sa maitresse. Mais il se retrouve coincé dans un ascenseur et pendant ce temps là un couple de très jeunes amants vole sa voiture et y trouve un pistolet ... Le début du film, évoquant les films d'Hitchcock, est parfaitement rythmé. Le scénario suit en parallèle trois trajectoires qui s'entrecroisent durant toute une nuit : celle de Julien, celle de Florence et celle des deux jeunes amants. Il y a aussi en arrière plan l'enquête policière. L'un des points forts du film est la musique ensorcelante de Miles Davis qui a été plus ou moins improvisée et qui a été enregistrée en visionnant le film. L'autre point fort est la recherche esthétique avec de superbes scènes nocturnes, des plans sur les visages ressortant sur un fond noir ... Ce film un peu précurseur de la nouvelle vague est bien ancré dans son époque avec l'irruption de la modernité, l'évocation des guerres coloniales, ... Il montre une nouvelle génération en quête d'une liberté absolue (10 ans avant 68) et qui tue les symboles du passé. Une volonté de tourner la page. ll y a aussi quelques attaques contre l'industrie de l'armement en filagramme. L'interprétation est inégale, c'est vraiment dommage. Maurice Ronet est parfait le rôle de Julien et Jeanne Moreau est bonne dans le rôle de Florence. Son errance nocturne est saisissante. Lino Ventura est impeccable dans le rôle du commissaire de police. Par contre l'interprétation des deux jeunes amants est imparfaite ... mais cela est peut être voulu car d'une certaine façon cela fait écho avec leur jeunesse et leur inexpérience.
L'affiche sélectionnée ici est étonnamment très colorée, cela ne correspond pas vraiment au film ! Cependant les silhouettes noires enfermées dans les cellules colorées traduisent bien l'enfermement des personnages : enfermement de Julien dans l'ascenseur et enfermement de Florence dans son amour passionnel.