Seuls les très grands films ne vieillissent pas et Ascenseur pour l'échafaud, tourné en 1957 et sorti en janvier 1958, pourrait être un film des années 2000. Techniquement, il n'a pas du tout vieilli. Les images en noir et blanc de Henri Decaë sont superbes (quel directeur de photographie, bon sang !). Jeanne Moreau et Maurice Ronet sont au top de leur forme. C'est la 3ème fois que je vois ce long métrage (3 visions étalées dans le temps) et je ne l'ai jamais autant apprécié. Si petits défauts il y a, ils sont au niveau du scénario, de l'intrigue secondaire qui, selon moi, prend trop de place dans le film (parce que ces deux "gosses" sont vraiment trop cons !). Par contre, tout le début, jusqu'à ce que Maurice Ronet soit piégé dans l'ascenseur, s'enchaîne parfaitement et le mécanisme dramatique alors mis en place nous accroche, nous tient en haleine : on veut savoir s'il va s'en tirer et comment.
Les péripéties mettant en jeu le jeune couple (Georges Poujouly / Youri Bertin), lesquelles, par un jeu du destin, viennent se greffer sur l'histoire principale (avec pour mission scénaristique de la renforcer), m'intéressent moins. Je trouve ça trop tiré par les cheveux (quel jeune fou, même particulièrement tête brûlée, prendrait le risque, alors qu'il est au volant d'une voiture qu'il vient de voler, de se lancer sur l'autoroute dans une course frénétique avec une Mercedes 300 sl et ça jusqu'au motel où celle-ci s'arrête ?), je n'arrive pas à y croire. Qu'il y ait, d'un côté, un crime mûrement prémédité et de l'autre, deux crimes on va dire accidentels (en tout cas, dûs à la panique) et que ces crimes interfèrent me semble un peu trop arrangé (trop concocté par un écrivain de polars)... si bien que la fin me déçoit un peu.


Le personnage que joue Maurice Ronet se laisse trop facilement pincer, à mon goût. D'ailleurs, comment ne sent-il pas qu'il doit s'éloigner au plus vite (et le plus discrètement possible) du lieu de son crime, alors qu'il a la gueule non rasée et les vêtements fripés d'un type à qui il est arrivé quelque chose la nuit précédente ?
Le scénario manque de vraisemblance à ce niveau-là. Un scénariste d'aujourd'hui ne commettrait pas cette faute.


Reste que malgré ces quelques réserves, ce premier film de Louis Malle est vraiment d'une excellente qualité technique, esthétique, artistique.
A signaler pour l'anecdote, une minuscule apparition de Brialy (qui était déjà assez connu à l'époque, mais dont on ne pouvait pas deviner qu'il allait devenir un acteur majeur du cinéma français des années 60) non créditée au générique.

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le 7 août 2016

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Fleming

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