Je savais que j'allais détester ce film aussitôt que j'en ai entendu parler. Il incarne en effet une complaisance dans l'absurde qui m'a toujours horripilée. Il y a, dans les graphismes comme dans la construction, une surenchère qui m'a, littéralement, donné des maux de crâne. Si cela était vaguement amusant la première demi-heure, c'est vite devenu insupportable.
Il y a néanmoins quelques points positifs à ce film. Il a bien réussi à rendre le côté un peu flippant, voire carrément glauque qu'ont quelquefois des gens que l'on peut rencontrer sur la route. Pour avoir pratiqué le stop et, surtout, le couchsurfing, je me suis retrouvée mal à l'aise plus d'une fois, face à des individus à l'équilibre douteux, que je craignais d'autant plus que j'étais une fille seule. Après avoir partagé le lit d'un hippie soixantenaire à Amsterdam, avoir dormi dans un squat, atterri chez des inconnus à la dernière minute et m'être fait toucher les seins, j'en ai eu des moments cringe... Mais au final, ce ne sont que mes propres souvenirs ravivés que j'ai appréciés dans ce film.
En fin de compte, il faut dire ce qui est : il y a des longueurs à s'arracher les cheveux, le rythme étant de la plus grande monotonie. Par ailleurs, le principal intérêt de cette réalisation est précisément ce qui m'a le plus rebutée : son esthétisme que je ne saurais guère définir que comme dégueulasse, sans queue ni tête, d'une incroyable facilité et me donnant la nausée. L'horreur graphique ne peut à ce stade qu'être un parti pris, que je trouve des plus douteux.
Quant à la musique, si elle peut sembler à peu près cool au début, elle devient tellement répétitive qu'on a l'impression d'être coincé dans un bad trip. A l'image du film, donc, où presque rien ne fait sens, et que les choix artistiques ont rendu parfaitement repoussant. Cette vision cauchemardesque m'aura au moins inspiré un néologisme : "gerbatoire".
Sur ce, je dois admettre que mon taux d'alcoolémie actuel ne me permet pas de faire une critique d'une plus grande sophistication. En même temps, il faut me pardonner, après avoir subi ce film j'ai beaucoup à oublier. Le porno gay que j'ai vu hier soir était finalement beaucoup plus sain et intéressant.