Ubisoft étend sa stratégie cross-média aux courts-métrage. Cet Assassin's Creed : Lineage prend place entre les deux premiers volets de la saga dédiée à la guilde des assassins. On y voit la naissance du complot qui s'épanouira dans Assassin's Creed II ainsi que Giovanni Auditore, le père d'Ezio Auditore, affrontant les vils templiers dans sas belle tenue d'assassin.
Autant le dire tout de suite, c'est un ratage complet. Les costumes font bien pitié, Giovanni Auditore semble avoir une tunique trop grande de plusieurs taille... on a vu des cosplay nettement plus convaincant dans divers conventions de jeu vidéo. Ensuite les acteurs sont tous assez mauvais, les mimiques forcés et les jeux de sourcils audacieux sentent bon le téléfilm RTL9 de seconde partie de soirée.
Le scénario enfin n'est pas vraiment palpitant puisqu'il est limité par la nature même du projet : être un relais marketing supplémentaire s'imbriquant dans une constellation d'autres produits publicitaires. Pour un profane ça n'a aucun intérêt puisque le contexte n'est pas expliqué et qu'on finit avec beaucoup de questions et peu (aucune, en fait) de réponses.
Pour le fan ce n'est pas franchement plus intéressant puisqu'on y apprend rien de capital, tout au plus pose-t'on des images sur des passages qui sont évoqués en dialogue ou en codex dans le jeu. Réussir à être trop long, trop ennuyeux sur un court-métrage, il fallait tout de même le faire. La faute à une grandiloquence permanente et à une gestion du rythme complètement à la rue.
Mais le pire vient de la réalisation. Les pontes d'Ubisoft ont confié la mise en image de leur projet aux techniciens ayant bossé sur 300. Résultat tout le film est sur fond vert avec des décors cheap et toc noyé sous un étalonnage numérique agressif et immonde à base de filtres colorés et d'effets de brillance sur la moindre surface.
Hideux dans sa direction artistique le film l'est aussi dans sa mise en scène. Montage rappelant Rambo lors de la préparation de l'assassin, ralenti tous les 3 plans même (et surtout) lorsque ce n'est pas jusitifé, avalanche de gros plan pour bien voir les acteurs jouant comme des savates.
Ridicule et embarrassant cet essai est donc très loin d'être concluant. Tout juste pourra-t'on lui reconnaître une excellente fidélité à l'univers Assassin's Creed mais de la part d'un projet commandité, chapeauté et promu par Ubisoft on n'en attendait pas moins de ce côté.
Ratage complet pour une licence qui a pourtant un certain potentiel de part les nombreuses ramifications (sentimentales, historiques, politiques) de son univers. Le film n'a même pas l'excuse des mauvaises conditions de visionnage puisque j'ai eu le privilège de le découvrir dans une vraie salle de cinéma, au calme.
Décidément le cinéma et le jeu vidéo ont beaucoup de mal a cohabiter sur Grand écran... et si la solution c'était finalement de laisser faire des vrais cinéastes la prochaine fois ?