Servi par un casting 5 étoiles, ce petit film sans prétention distille son humour so british avec jubilation.
En 1906, le meurtre est encore un affaire d'amateurs mais la jeune journaliste en herbe Sonya Winter (Diana Rigg) décèle un schéma récurrent dans les dernières morts brutales survenues en Europe. En effet, l'amateurisme a fait place au professionnalisme et donc à un taux de réussite exceptionnel.
Elle remonte la filière, sponsorisée par Lord Botswick (Telly Savalas) propriétaire d'un grand journal londonien, et tombe sur le Bureau des Assassinats, une organisation à but certes lucratif mais qui n'accepte que des victimes coupables (juge et bourreau donc).
Celui-ci est dirigé tout en finesse par Yvan Dragomillof (Oliver Reed). Quand Miss Winter lui demande son propre assassinat (à lui) pour meurtre et orgueil, il accepte et lance un challenge à son conseil d'administration (1 représentant par pays d'Europe). Soit l'un d'entre eux le tue, soit il les tue tous ce qui amènerait à la dissolution (et à la renaissance?) du Bureau devenu selon lui corrompu par l'argent.
Bien sûr, tout n'est pas si simple car le Vice Président du conseil a lui bien d'autres projets pour le Bureau en ce début de siècle (en gros, le transformer en Spectre)
Une petite perle britannique comme on en fait plus. C'est drôle, plein de finesse et de malice. C'est amoral, certes, mais c'est un plaisir de suivre ces assassins dans leur aventures. Ces personnages sont toujours polis et bien élevés, plutôt psychopathes sur les bords mais avec tant de légèreté qu'on ne peut pas leur en vouloir. On tue avec style et courtoisie.
Oliver Reed concocte une prestation tout en classe et bonne éducation, charmant et charmeur, on ne peut s'empêcher d'être de son côté, malgré ses concepts de vie .... particuliers, dirons nous.
Diana Rigg rayonne en jeune femme en lutte contre le machisme de son temps mais qui finira par s'adoucir.
Telly Savalas est délicieux en fourbe et élégant Lord Borswick et il fait une belle équipe avec Kurt Jurgens, toujours aussi lumineux malgré quelques années au compteur, en caricature hilarante de général allemand.
On voit passer avec plaisir Philippe Noiret en responsable du Bureau français, toujours à sa place parmi les dandys et les gentlemen, même quand ce sont des assassins.
Cependant, si la réalisation est agréable, la dernière demi heure traine en longueur et malheureusement le film en perd un peu de son charme.
En bref, un agréable moment comme un 5 o'clock tea.