Avant une traversée du désert de huit ans, Stallone prend une dernière inspiration car l'heure pour lui est au déclin. Comme dans le film, il prend son côté chien battu pour renoncer à sa vocation, tourner le dos à ce qu'il est.
Ce film voit s'affronter un duo manichéen classique gentil/méchant mais c'est bien plus que cela. C'est davantage deux types de cinéma hollywoodiens qui s'affrontent : l'ancienne école et une nouvelle école qui pousse au portillon. L'on suit davantage le personnage de Stallone que Banderas, plus l'homme vertueux que le chien enragé et outsider. Cette empathie est problématique et rend incrédule le spectateur : quelle différence fondamentale et morale existe-t-il entre les deux ? Pourquoi prendrais-je parti ?
Pour moi, le manque de légitimation du personnage incarné par Stallone crée un vrai conflit pour l'empathie, pour prendre possession du film, pour partir à la conquête de l'identification.
"Assassins" est le film-passage de témoin, à la fois en bout de course, grimaçant, essoufflé, qui tue la relève par conservatisme,
Mais c'est aussi un hommage, un point-charnière pour le cinéma de foire et d'action, Stallone y compris.