Assassins d'honneur est un Jidaigeki (comprendre un film d'époque) dans la plus pure tradition. A l'inverse d'un chambara, il s'attache plus au contexte historique qu'aux scènes d'action. Ce film réalisé par Tadashi Sawashima, nous narre l'histoire du Shinsengumi, une milice de samurai de basse extraction principalement connue pour son code de l'honneur particulièrement strict. Dans les dernières années du Shogunat des Tokugawa (1863-1868), le Japon connaît une guerre civile larvée entre les partisans du Shogun et ceux de l'Empereur. Le Shinsengumi soutient la cause du Shogun et tente de faire respecter l'ordre à Kyoto.
Toshiro Mifune incarne le personnage d'Isami Kondo, un noble et idéaliste jizamurai (sorte de samurai-paysan), qui devient le chef du Shinsengumi, après avoir tué Serizawa Kamo, ancien leader de la milice, devenu corrompu et débauché. Le film suit les événements de la période 1863-1869 où s'affrontent les tenants de la fermeture du Japon et les forces pro-occidentales. Les rebondissements politiques sont nombreux...Mais le Shinsengumi finira par être désigné comme un groupe rebelle et condamné à l'anéantissement, alors que cette milice fût fondée pour combattre les rebelles s'opposant au Shogun.
Le film retranscrit les événements de cette époque à travers le regard de Kondo, un homme honnête mais endurci, qui impose à ses hommes les règles de vie austère et rigide du Bushido. Alors que le Japon connaît une révolution politique et culturelle, Kondo resteattaché aux vieilles valeurs chevaleresques qui sont devenues obsolètes.
Le film ne porte pas de jugement. Il présente simplement l'ascension et la chute du Shinsengumi. Leurs valeurs semblent terriblement dépassées et causent au final beaucoup de morts inutiles. D'autant plus que leur cause (la fermeture du Japon) est totalement à contre-courant des événements. A contrario d'autres œuvres de fiction, le chef charismatique du Shinsengumi n'est pas du tout glamourisé. Il est simplement présenté comme un homme sincère et loyal dépassé par les mutations sociales et historiques que traversait alors son pays. En outre, le réalisateur présente d'une manière particulièrement réaliste et crue, les quelques scènes d'action qui émaillent le film. Les combats ne sont pas du tout chorégraphiés, et mis à part le personnage de Kondo, les combattants sont maladroits et font parfois preuve de lâcheté (ce qui renforce l'aspect réaliste de l’œuvre).
Néanmoins, le film n'est pas exempt d'un problème de rythme, et parfois d'une lourdeur dans le style. Toutefois, c'est un incontournable pour quiconque est intéressé par les événements de cette époque.