Dans la période agitée de la fin du shogunat des Tokugawa (1853-1868), un samouraï provincial de basse extraction, Isami Kondō (Toshirō Mifune), se rend à Kyōto la capitale pour défendre la cause du shogun, alors menacée par les groupes pro-impériaux qui tentent de renverser le gouvernement en place. Sa sincérité et sa détermination -- il a tout abandonné au pays, femme et enfants compris, pour se donner à cette cause -- le conduiront jusqu'à une audience avec le commissaire-gouverneur de Kyōto, le seigneur Matsudaira, qui décide alors d'utiliser ce rōnin candide afin d'exécuter ses basses-œuvres et lui confie la création d'une milice pro-shogunale, le Shinsen-gumi.
Cette force de police, qui n'a jamais compté plus de 300 membres, a existé de 1863 à 1869, au plus fort des troubles politiques qui agitaient le pays. Garante du maintien de l'ordre dans la capitale, où les forces de police traditionnelles étaient dépassées, elle avait également la charge de traquer les groupes pro-impériaux, les espions, les agitateurs, qui œuvraient pour le compte du domaine de Chōshū (Ouest du Japon), le principal opposant au shogunat. Et ce en recourant à la force ce qui a conduit à plusieurs batailles rangées dans la capitale et à de nombreux assassinats.
Le Shinsen-gumi étant composé de samouraïs pauvres et souvent de têtes brûlées, maintenir l'ordre en son sein requérait une discipline de fer qui tenait dans un règlement très strict qu'on pourrait résumer à : "tout écart de la part d'un membre du groupe vaudra condamnation à mort par seppuku".
La première partie du film montre les tensions internes, entre le premier capitaine de l'organisation, Serizawa (1826-1863), buveur invétéré et lunatique, et la faction du Shinsen-gumi qui souhaite placer à sa tête un capitaine plus exemplaire, Kondō (T. Mifune).
La deuxième partie dévoile une intrigue politique plus subtile, où l'on découvre une maison shogunale pourrie de l'intérieur, avec ses factions rivales et son impotence, qui peuvent expliquer l'effondrement de ce régime politique en 1868.
D'un point de vue historique le film de Sawashima n'est pas dénué d'intérêt et montre la formation et le déclin de cette formation militaro-politique, souvent entraperçue dans d'autres téléfilms de la même époque mais généralement boudée par les réalisateurs qui préfèrent mettre en avant les milices pro-impériales comme Hideo Gosha dans Hitokiri / Puni par le ciel (1969 également), Takashi Miike dans Izo (2004), Daisuke Itō dans Les Ambitieux (1970), liste évidemment non exhaustive. Au-delà du fait historique, la présence de Mifune apporte beaucoup à l'œuvre.
6,5/10