Alain Chabat voulait faire une adaptation de Spirou ou du Marsupilami au début des 2000's. Claude Berri (qui avait produit son premier long-métrage Didier) lui a proposé Astérix. Alain a dit banco, mais il avait peur d'être à la tête d'un trop gros budget pour son second film en adaptant le sixième tome des aventures du gaulois (Astérix et Cléopâtre de Goscinny et Uderzo, 1963). Claude lui fait comprendre que ça ira et lui offre un budget spectaculaire d'environ 50 millions d'euros.
Mission Cléopâtre est le prototype type du blockbuster à la française où l'argent se voit à l'écran. Une partie a fini dans les cachets de certains acteurs, mais une autre a été mise dans des décors superbes, des effets-spéciaux qui tiennent toujours la route aujourd'hui et des costumes magnifiques (la garde-robe de Monica Bellucci notamment).
Feu Albert Uderzo n'a pas aimé l'adaptation, en partie à cause des références à la pop culture et autres choses. Rappelons alors que le tome en question a été écrit en réaction au Cléopâtre de Joseph Mankiewicz (1963). Comme que Goscinny et lui-même aimaient bien faire des références contemporaines dans leurs bandes-dessinées. Mission Cléopâtre ne fait donc que continuer ce qui a déjà été fait avec un réalisateur utilisant ses propres références. Soit des allusions à Star Wars (1977-), au Professionnel (Georges Lautner, 1981) ou à l'humour Canal dont le film exploite plusieurs de ses talents (Jamel Debbouze, Edouard Baer, les Robins des bois, Chantal Lauby).
Certaines vannes ne parleront pas à tout le monde (Itinéris notamment), mais il n'en reste pas moins que Mission Cléopâtre est une véritable rigolade en puissance, en plus de posséder un très bon casting et d'être une bonne adaptation contrairement à ce qui est souvent dit (les grandes lignes sont là). 14 millions d'entrées largement méritées.