Astro Boy
5.5
Astro Boy

Long-métrage d'animation de David Bowers (2009)

Sans m'étayer sur la place de plus en plus importante de la 3D au sein de l'animation, phagocytant et écrasant la désormais désuète 2D traditionnelle (sic), revoici un énième film d'animation bourré d'action, de personnages rigolos et de bons sentiments. Adapté du célèbre manga "Astro, le petit robot" d'Osamu Tezuka (qui connut un succès plus retentissant en dessin animé soit dit en passant), Astro Boy est un quasi-remake américano-asiatique de l'androïde nippon.


Produit par la firme montante Imagi Studios, qui nous avait déjà proposé un revival bien sympathique des Tortues Ninja en 2007, le long-métrage ré-adopte un côté plus mâture au détriment d'un classicisme déjà vu dans les productions du genre. En effet, sans échapper aux règles de base d'un film destiné aux enfants (un héros attachant, des scènes burlesques, plein de couleurs et un méchant pas gentil), Astro Boy bénéficie surtout d'un scénario intelligent qui ne prend jamais le spectateur pour un abruti, petit ou grand.


Finalement très sombre et quelque peu adulte, l'histoire n'est en aucun cas rose bonbon ni totalement prévisible, le début du film (reprenant aussi fidèlement que librement la trame originale installée par Tezuka) nous introduit directement la mort du jeune héros, littéralement désintégré puis par la suite ressuscité sous la forme d'un androïde pour être finalement rejeté par son créateur. Ça n'est pas très gai...


Troubles de l'identité, rejets familiaux et mini-brûlot politique s'entrechoquent donc agréablement autour d'une histoire riche en rebondissements et en scènes d'action époustouflantes, les prises de vue nous faisant virevolter aux côtés d'Astro, jeune garçon en pleine crise d'identité découvrant peu à peu la dureté de la vie. Si la fin du film nous renvoie immédiatement au manichéisme prévisible d'un film d'aventure classique, l'ensemble nous épate grâce à un ton décalé et amusant, certains personnages rigolos venant apporter un peu de gaieté à cet univers résolument violent. En somme, le réalisateur américain David Bowers (à qui l'on doit le très réussi Souris City) arrive à se réapproprier le personnage culte et le métamorphose avec fidélité en trois dimensions tout en lui conservant ses origines dramatiques. Une excellente surprise à découvrir de toute urgence.

Créée

le 3 avr. 2019

Critique lue 356 fois

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