Je suis handicapée et j'ai envie de baiser, ça te pose un problème ?
On savait Laure de Clermont-Tonnerre actrice à la recherche d'univers singuliers (Raoul Ruiz ou Pascal Thomas), la voici maintenant réalisatrice, et le moins que l'on puisse dire est qu'elle fait preuve de la même singularité dans son approche de sa nouvelle activité que dans sa vision de son métier de comédienne.
Pour son premier court, elle n'a donc pas fait comme tant de ses petits camarades dans le film nombriliste-auteuriste-onaniste-autiste ou dans la petite comédie digne d'un téléfilm à la sauce prime-time de TF1.
Non, elle est partie aux USA, et il faut bien le dire, elle filme Manhattan comme un personnage à part entière, un peu comme l'a fait à son époque Amos Kollek (1), de manière à la fois charnelle et rugueuse.
Charnel et rugueux, les deux termes qui définissent le mieux cet "Atlantic Avenue" qui aborde de front et sans misérabilisme des sujets "touchy" comme la sexualité et le désir chez les handicapés, la prostitution masculine.
Beau et troublant...
(1) http://www.senscritique.com/film/Sue_perdue_dans_Manhattan/critique/22604320