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Atlantide
Atlantide

Film de Yuri Ancarani (2021)

Fiction très décevante de la part du génial documentariste Yuri Ancarani, auteur des plus beaux courts-métrages en la matière, comme "Da Vinci" sur des opérations de chirurgie assistées par un bras robotique ou encore "Il Capo" sur un homme dirigeant des machines avec ses gestes dans une carrière de marbre. Cette déception était un peu attendue sur le terrain fictionnel, on aurait pu se douter que tous les dispositifs de mise en scène soigneusement millimétrés qui enrobaient à merveille des thématiques documentaires sur un format court se transformeraient en un terreau contre-productif si le fond n'était pas solide.


"Atlantide" a un sujet, un cadre : la périphérie de Venise, et l'équivalent local du tuning automobile, c'est-à-dire la modification de bateaux pour sillonner les lagunes à fond la caisse. Les lieux sont immédiatement photogéniques et on reconnaît tout de suite le style Ancarani chef opérateur à son sens du cadre et le style Ancanari monteur dans la découpe des séquences. C'est hyper méthodique, très carré, tranchant, on sent que pas grand-chose ne souffre d'approximation du côté de la technique. Mais voilà, suivre Daniele dans sa passion pour les courses de bateaux clandestines, au milieu des trafics de drogue et des romances contrariées, c'est vraiment à des années-lumière de ce qu'on connaît chez lui, et la fascination pour la photographie s'estompe malheureusement pour laisser place à un solide ennui.


L'univers décrit ici ressemble pourtant à une réalité parallèle, l'histoire de ces jeunes vénitiens et de leurs courses-poursuites fluviales avec la police a de quoi alimenter une atmosphère absorbante... Mais le scénario (plus ou moins improvisé à partir d'éléments réels accumulés sur plusieurs années) se perd en anecdotes et en trajectoire un peu stéréotypées — du type "je file tout droit vers un point de non-retour". Une sensation de superficialité émerge et s'installe jusqu'à la fin. Les speed boats tunés à gros moteur avec des néons rouge et vert sur fond de techno et de cocaïne, c'est stylé, et il y a quelques très belles scènes (des jeunes qui font la teuf avec en arrière-plan un immense paquebot de luxe qui défile), mais ça ne fait pas un film. Tout cela manque de focalisation.

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le 14 déc. 2024

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Morrinson

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