C'est cool les DV-movie Espagnols, surtout quand ils s'appellent REC. Seul problème, ici ça n'est pas REC, il n'y a pas de zombies, seulement une bande d'ados qui s'emmerdent, ce qui serait presque une mise en abîme, puisque le spectateur, lui-aussi, s'emmerde sévère.
Atrocious aurait pu s'appeler The Stiges Witch Project, le film étant à s'y tromper un pastiche du film de Daniel Myrick, les timecodes étant à quelques minutes près les mêmes que ce dernier, tout se développant de manière aussi ennuyeuse et codifiée pour un public d'adolescents, puisque c'est le seul qui semble continuer à réagir à ces jump-scares sortis d'une version décrépie de Nigloland. Cela dit nous étions prévenus, Fernando Barreda Luna ayant préféré, dans un élan de lucidité, baptiser sa bobine Atrocious, ainsi que l'affubler d'une jaquette bleutée renvoyant à Paranormal Activity, histoire de gracieusement avertir les adultes tout en attirant les plus jeunes qui n'auront évidemment pas compris les multiples mises en garde.
En somme Atrocious est atroce en tous points, ses 65 minutes (une fois amputées de ses 10 minutes de générique) réussissant à faire paraître le film deux fois plus long, notamment à cause de sa seconde moitié tout en nightshot, vous donnant l'impression de regarder un film sur une Gameboy de 89/90. D'un côté certains tirent le DV-movie vers le haut, comme avec The Troll Hunter ou Grave Encounters, alors que d'autres le tirent vers le bas, comme c'est le cas ici, nous proposant une resucée du Projet Blair Witch, en moins inspirée (fallait le faire !), avec des teens vraiment jeunes, car c'est à cette partie du public que s'adresse cette pellicule, des personnes facilement impressionnables (ceci étant en renforcé par ses passages surexplicatifs, histoire de s'assurer que tout le monde ait bien tout compris, même Nono le petit golio).