Dur à visionner.
"Atroz", avec une trame plutôt simpliste, est un film d'une violence inouïe où rien ne nous est épargné. Il pourra toutefois décevoir les amateurs de ce genre de métrages les plus endurcis pouvant...
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le 13 avr. 2017
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Après avoir réalisé de nombreux courts-métrages, dont un segment pour le film à sketchs Mexico Barbaro, le mexicain Lex Ortega décide de continuer d'explorer les zones sombres de son pays en passant au format long. Pour ce grand plongeon, le réalisateur trouve les faveurs de Ruggero Deodato, auteur du célèbre Cannibal Holocaust, pour produire son œuvre.
Adapté de son propre court métrage éponyme datant de 2012, Atroz s'était dévoilé via une bande-annonce sanglante augurant un thriller âpre et extrême.
Après une contextualisation sociétale de Mexixo, nous sommes placés aux côtés d'une patrouille de police intervenant sur les lieux d'un accident. Le contrôle d'identité des survivants va changer la donne et transformer ce banal fait divers en piste pour une affaire de meurtres sordides.
On découvre peu à peu les tenants et aboutissants de cette enquête aux travers d'interrogatoires musclés et de pièces à convictions découvertes par la suite.
Le récit naviguera entre ces deux espaces-temps. Les instants passés permettant de reconstituer la chronologie des événements et de mieux cerner le suspect.
L'œuvre offre son lot de scènes violentes et extrêmes mettant à rude épreuve l'estomac du public. Ancré au sein d'un récit, réussissant à crédibiliser les exactions jusqu'au boutiste de ses psychopathes, ces instants permettent de créer une ambiance malsaine.
L'ensemble aurait gagné en intensité si quelques partis pris n'empêchaient pas aux spectateurs de s'immerger totalement dans cet univers.
En effet, l'auteur nous narre les méfaits passés via le procédé, éculé, du found footage. Le choix n'est pas inadapté ni même mal maîtrisé, mais comporte quelques incohérences entre le support filmique utilisé et les possibilités de plans qu'offrent ce dernier.
L'exemple le plus marquant est la scène de viol de la dernière partie du récit. Cette séquence est une preuve enregistrée sur une cassette vidéo. Au moment fatidique, le point de vue change pour rendre la séquence d'autant plus dérangeante. Le souci est que cette variation est impossible autant physiquement que temporellement.
Bien que minime sur l'impact que cela a sur la trame narrative, ces inconvénients empêchent une immersion totale du spectateur dans cet univers glauque.
De même, l'histoire est maîtrisée, mais souffre d'une mauvaise gestion de rythme et de son suspense. Cela est imputable à des voyages constants entre l'enquête présente et les méfaits passés. Le problème est que, sur la majorité du temps, l'investigation se résume à un interrogatoire où les courts dialogues servent de passerelle entre chaque enregistrement diffusé. De ce fait, on se retrouve avec une sorte de rollercoaster où les moments passés correspondent aux descentes chargés d'adrénaline et les instants présents aux lentes remontés annonçant notre prochain shoot d'événements malsains.
En somme, l'œuvre rempli sa fonction, mais aurait gagné en puissance s'il avait été narré de façon chronologique. Le malaise aurait été plus intense et certains twists auraient pu faire mouche.
Se forgeant une certaine réputation au grès de projection lors de festivals, Atroz a notamment remporté le prix du public lors de la deuxième édition du Sadique Master Festival.
Lex Ortega semble aimer le format court puisque ses prochains projets le court-métrage The Dreamcatcher et le film à sketches Aztech.
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Créée
le 3 juin 2016
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