Quatre jeunes coréens s'ennuient alors il vont braquer une station essence, quelques temps plus tard ils s'ennuient à nouveau et vont braquer la même station essence, sauf que cette fois-ci la caisse est vide alors ils décident de s'improviser pompiste-preneur-d'otages. Alors que tout le monde n'a d'yeux que pour Park Chan Wook, Kim Ki-Duk ou Bong Joon Ho il y a peut-être d'autres perles cachées dans le vaste cinéma coréen ? Sans doute oui, mais Attack The Gas Station n'en fait clairement pas partie.
De son pitch de base très curieux le film ne fait rien, on assiste à un enchaînement de scènes sans intérêt où les personnages n'existent jamais, où l'humour n'est pas drôle, où les acteurs forcent tellement leur partition qu'on est gêné pour eux. Tout ceci est saupoudré d'une fâcheuse tendance à la frime poseuse, de quoi rendre le tout encore plus fatiguant. Alors que devant la caméra ça gesticule dans tous les sens le film s'enlise petit à petit dans l'ennui le plus total à cause d'un rythme mou et de situations qui tombent à plat les unes après les autres. Mal joué, mal écrit, le film se paye en plus le luxe d'être esthétiquement immonde. S'appuyant sur une lumière de téléfilm de seconde zone la réalisation n'a ni queue, ni tête et se contente de faire des cadrages moches en grand angles pas du tout maîtrisé, comme dans les pires nanars italiens des années 70... ou les pires drama de la télé coréenne, au choix.
Deux longues heures pour une bouse faussement cool dont le seul mérite est d'être un tout petit moins nul dans son dernier acte. Au risque de briser un mythe la Corée n'accouche pas que de chef-d'oeuvre, loin s'en faut. Si ce film là est resté relativement méconnu chez nous, c'est pour une bonne raison.