La pièce
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Le nom de Kenneth Branagh est désormais indissociable du nom d’un autre grand artiste, William Shakespeare. S’étant fait connaître en jouant le rôle célèbre d’Henry V sur les planches de la Royal Shakespeare Company, Branagh créa en 1987 sa propre compagnie théâtrale, la Renaissance Theatre Company, avec laquelle il essaimera les scènes du monde entier, alternant les plus grands rôles de Shakespeare. C’est dire l’amour qui unit Branagh et le théâtre, autant que Branagh et Shakespeare.
Avec Au Beau Milieu de l’hiver, on retrouve donc les thèmes de prédilection de Branagh, et ce dernier touche incroyablement juste dans sa description savoureuse de la troupe de marginaux qu’il met ici en scène. Pour cela, il s’entoure d’un casting constitué de grands acteurs, dont les noms, s'ils raviront le connaisseur, n’évoqueront rien à la majorité des spectateurs actuels, ce qui n’enlève rien à l’immensité de leur talent (mention spéciale aux géniaux Michael Maloney, Richard Briers, Nicholas Farrell et Celia Imrie). C’est d’ailleurs en grande partie à ce talent que le film doit sa réussite, les acteurs donnant vie comme jamais à des personnages par ailleurs écrits en toute finesse, sous la plume d’un Branagh qu’on n’a pas toujours connu autant en forme.
Ce dernier fait preuve d’un sens du rythme à toute épreuve dans un scénario pétillant de malice, qui, de prime abord, semble ne pas raconter grand-chose, mais nous propose en réalité une formidable aventure humaine. De fait, jamais Branagh n’avait réussi à peindre l’âme humaine de manière aussi complète et aussi délicate. Ici, il nous dépeint de manière aussi hilarante qu’émouvante une troupe de théâtre comme une sorte de grande famille, comme une communauté de gens qui sont là pour dépasser leurs différends afin de s’entreporter, de se soutenir mutuellement dans les épreuves de chacun, d’être capable de s’élever, non pas chacun de son côté, mais tous en groupe.
Ainsi, même si Au Beau Milieu de l’hiver n’est pas une immense œuvre cinématographique – elle n’en a nullement l’ambition –, elle est au moins une œuvre très forte, sans doute une des plus puissantes sorties de l’esprit de Branagh, qui touche parfaitement juste, et met du baume au cœur.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Ces pépites injustement oubliées, Les meilleurs films de Kenneth Branagh, Calendrier de l'avent cinématographique 2017 et Les meilleurs films de 1995
Créée
le 22 déc. 2017
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