Dix ans après une incursion (un peu ratée) dans l’univers du polar (Indigènes d’Eurasie, 2010) le réalisateur lituanien s’aventure dans le film historique, en plaçant son récit en terres rurales lituaniennes, au lendemain de la seconde guerre mondiale.
On y suit le jeune Unte, engagé dans le mouvement des partisans, qui résiste face à l’Occupation soviétique qui dépossède les paysans de leurs biens. Il y a du Requiem pour un massacre dans le portrait de ce jeune personnage, son regard, son mutisme face à l’horreur, mais Bartas n’est pas Klimov et son film ne décolle pas. Il s’ouvre austère et le restera, sans sursauts ni trouées, comme paralysé.
Il alterne les scènes d’intérieur, les plus réussies étant celles entre père et fils éclairées à la bougie, les plus conventionnelles celles déployant la pauvreté des paysans du village, avec les scènes d’extérieur, faites de plans d’ensemble écrasants le paysage gris, dévêtu et les scènes de résistance en forêt. Et la plupart du temps, comme souvent chez Bartas, ce sont les visages qui l’intéressent. Mais ça ne prend pas.
Je n’ai jamais retrouvé le Bartas que j’aime (Celui de Trois jours, de Few of us, de Corridor) tant tout m’a semblé terne, dévitalisé, déséquilibré, complètement enlisé et sans doute intimidé par son sujet et l’époque qu’il ne parvient pas à reconstituer.