Après un Échange à mon goût raté et un Invictus réussi, revoici Clint Eastwood pour son 31e film et son premier sur le thème du surnaturel. Le début du film, palpitant, nous présente donc les trois personnages principaux, tous approchés par la mort et traumatisés à leur manière : Marie (Cécile de France, insipide) une journaliste française qui n'arrive pas à comprendre pourquoi elle a survécu lors d'un l'ouragan survenu en Thaïlande, une séquence ébouriffante rappelant le raz-de-marée du Jour d'après ; George (Matt Damon, comme d'habitude habité, retrouvant par ailleurs Eastwood), un medium américain fatigué de son don à communiquer avec les morts ; et Marcus, un garçon anglais qui perd brutalement son frère jumeau dans un accident.
Tous sont au final liés. Eastwood filme donc avec légèreté cette approche quasi-fantastique inédite tout en conservant des thèmes récurrents vus à travers ses films (l'injustice, le doute, l'enfance douloureuse, etc...). Le long-métrage nous fait donc passer un bon moment mais ne transcende en rien car, outre sa thématique intéressante, rien ne va justement au-delà.
N'attendez aucune réponse aux minces questions, l'intrigue n'étant que portraits de personnes plus ou moins communes, leurs tourments et leur quotidien. Le personnage incarné par Cécile de France est sans aucun doute le plus insignifiant : le metteur en scène souhaitant équilibrer les différentes histoires, le parcours de celle-ci en devient tout simplement creux. Une parallèle inutile donc, contrairement à celle du jeune Marcus, sûrement la plus émouvante, les jeunes acteurs Frankie et George McLaren (se partageant tour à tour le rôle) étant dirigés à la perfection par un Eastwood aimant.
Le scénario réserve donc quant au personnage un traitement de faveur joliment introduit, étroitement lié à celui de George, bien que celui-ci possède un arrière-goût de déjà-vu (Sixième sens, Apparitions...) à l'image du film d'ailleurs. Ainsi, inégal mais pas totalement raté, le Clint Eastwood millésimé 2010 aurait pu être bien meilleur avec plus de simplicité et surtout une fin concrète, agrémenté d'une durée moins longue (la seconde partie du film tourne quelque peu en rond). Un film au final mineur mais pas forcément désagréable.