Fil ténu ou grosse ficelle ?
En tout cas un textile guère fin ni travaillé pour tisser une fantaisie qui en manque singulièrement au rythme poussif, aux situations artificielles qui fonctionnent moyennement (l'excursion en mer pour y jeter des bocaux, la pièce de théâtre), impression encore accentuée par le jeu appuyé des comédiens (cris, accents exagérés) . La farce semble donc bien fade, le propos lénifiant même si on se montrera indulgent pour le réalisateur à qui on ne peut décemment pas reprocher d'être amoureux de sa femme et de vouloir lui offrir cet écrin où elle déploie des registres inédits. Robert Guédiguian connait bien le peuple modeste et truculent de Marseille dont il connait aussi les moindres recoins, comme cette guinguette populaire auprès de la mer où les vieux convives reprennent en cœur les chansons engagées et libertaires de Jean Ferrat.