Le fil d'Ariane dans l’œuvre de Robert Guédiguian, au-delà de la Méditerranée, du bistrot et de la lutte des classe, est sans aucun doute Ariane Ascaride, que l'on retrouve dans quasiment tous ses films. Il était donc évident que le cinéaste lui rende un vrai hommage, faisant de sa muse un véritable personnage au centre d'un de ses films.


Au fil d'Ariane n'est pas le nouveau film de Robert Guédiguian mais une ''fantaisie'' du réalisateur, histoire peut-être de donner du crédit à ce qui s'apparente à un film de famille tourné pour le plaisir. En effet Guédiguian filme ici tout ce qu'il aime. À commencer par sa femme et muse, la Ariane du titre, qu'il filme comme un ange tombé du ciel. Puis l'accent marseillais et ses habitants du Bouche-du-Rhône que le cinéaste affectionne tout particulièrement. On retrouve également tous les fidèles du réalisateur, la bande de Marius et Jeannette, avec la nouvelle venue Anaïs Demoustier. Pour quel résultat ?
Une fantaisie qui porte finalement plutôt bien son nom. Ariane (Ascaride) s'échappe de son espace pavillonnaire -autant formaté par ordinateur que la petite vie de ses habitants- alors qu'elle se retrouve toute seule le jour de son anniversaire. Au gré de ses rencontres, ses errements vont l'amener jusqu'à un petit café de coin de mer où elle fera le bonheur de ses résidents. Entre naturalisme social et surréalisme, Au fil d'Ariane a tout de la parenthèse enchantée.
Malheureusement, même si le plaisir ressenti par tous les protagonistes sur ce film est palpable, rendant le film malgré tout attachant, on peine à trouve un intérêt à ce fil d'Ariane. Le thème des dérives de l'embourgeoisement, au cœur des plus grands films de Guédiguian (Marius et Jeannette, Les Neiges du Kilimandjaro) n'est ici qu'à peine effleuré.


Ce nouveau film est une parenthèse sympathique dans la filmographie de Robert Guédiguian qui, même s'il ne manque pas de fantaisie, peine à surpasser ses qualités de film de famille. Il reste, malgré tout un joli hommage aux films d'Ariane dans l’œuvre de son compagnon.
JimAriz
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le 24 juin 2014

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