On se demande si le réalisateur nous a pondu une réclame ou un documentaire ?

Déjà, on est consternés de constater qu'il connaît mal sa géographie : pour lui, il serait concevable que le tourisme fluvial s'arrête à Nevers ?

Ou alors, tant qu'à bosser, autant le faire là où il fait beau afin de joindre l'utile à l''agréable. ?..

Au-dessus de Paris, faudrait-il se faire une raison ? N'y aurait-il pas de tourisme fluvial ?

Les Hauts de France, la Somme, c'est le bagne pour Guérin ? N'y aurait-il jamais aucun soleil malgré le réchauffement climatique dont on nous bassine les oreilles ?

Charbon, sidérurgie, transports de pondéreux : tout ça avait fait du Nord un réseau fluvial saturé de péniches et autres pousseurs, mais pour Guérin, le réseau hydrographique s'arrêterait-il dans le sud ?

Je reproche aussi à cette info de ne montrer que le bon côté des choses !

Encore qu'il faut reconnaître dans ce court-métrage qu'on nous montre que, lors du vidage d'une écluse, un bateau est resté suspendu à ses amarres sur l'un des côtés : le vidage de l'écluse continuant irrémédiablement, allait-il s'incliner à 45° comme feu le Costa Concordia ? Heureusement, la prolonge a pu être sciée à temps et l'embarcation retrouver son élément !

Je connais un entrepreneur qui avait tenté de se lancer dans l'exploitation de pénichettes, ce à grand frais : ses engins pourrissent désormais dans le petit embarquement aménagé à cet effet, pour cause de faillite.

L'investissement d'accompagnement par les collectivités de cette tentative touristique aura été dépensé en pure perte...

Le réalisateur nous montre ici des locations pour friqués qu'un livreur de chez Uber ou autres ne pourra jamais s'offrir...

On évoque (au diable l'avarice) une semaine dans un rafiot en or massif à un prix qui donnerait des hallucinations à un chômeur ! 5 000 euros la semaine pour six personnes... (au moment du tournage) Ce film donne vraiment l'impression que le tourisme fluvial est réservé à une élite...

En ayant un peu plus le souci d'objectivité, Guérin aurait dû aborder son reportage avec un peu plus d'objectivité journalistique : non toutes les sociétés exploitantes de bateaux ne mettent pas un éclusier à la disposition de leurs locataires !

Encore moins qui leur offre des tomates de son jardin ou autres gâteries...

J'en connais même, des candidats bateliers qui devaient monter et descendre de longues échelles vermoulues pour faire les manœuvres manuelles d'écluses eux-même...Manquant parfois de tomber à l'eau... Puis le plein de carburant ou d'eau...

Quand vous vous êtes tapés cinq écluses de la sorte en longeant le même paysage que la voie routière parallèle, vous vous demandez si la voie d'eau, c'était le bon choix : le rêve peut vite tourner au cauchemar...

J'en connais aussi qui ont dû attendre 36 heures le dépannage du moteur de leur embarcation...

Et côté armateurs, des exploitants déplorant de leur côté le manque de soins de certains navigateurs en herbe, qui passaient de la marche avant à celle en arrière, sans temps mort et plusieurs fois de suite pour voir ce que ça donnait... Mais il y a bien d'autres risques...

Renseignez-vous bien : le jeu en vaut-il la chandelle ? Et le prix !

Je n'ai pas donc pas beaucoup apprécié ce film, accompagné de plus d'une musique nulle...

Et comme je ne sais pas nager...

Le tourisme fluvial n'est pas toujours, et contrairement à ce qu'on nous montre, un long fleuve tranquille. Allez donc à la pêche ! Bon je sais, je ne vais pas me faire que des amis !

France 5 le 25.04.2023-

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le 29 avr. 2023

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