Emigré autrichien à New York, Sigmund Romberg (José Ferrer) rêve d’embrasser une grande carrière de compositeur. Seulement, il va découvrir à ses dépens que, si l’on veut percer dans le métier, il faut accomplir les volontés de ses producteurs. Et en cette première moitié du XXe siècle, c’est la comédie musicale qui est en vogue, bien loin de ses chansons douces et romantiques…


Qui de mieux placé pour raconter la vie d’un grand compositeur de comédies musicales qu’un grand réalisateur de comédies musicales ? C’est donc tout naturellement que l’on voit Stanley Donen raconter la vie de ce compositeur bien méconnu, tout au moins de notre côté de l’Atlantique.
Si les exigences du film biographique enlèvent la possibilité d’instaurer des enjeux bien définis et accrocheurs, Donen s’en tire toutefois plutôt bien en prenant le parti de nous raconter la vie de Romberg à travers les représentations successives de ses nombreuses œuvres, représentations égayées par la présence, aussi courte que délicieuse, de guest-stars qui ont nom Gene Kelly, Jane Powell, Howard Keel ou encore Cyd Charisse (dont l’hypnotisant numéro acrobatique constitue un des clous du film). Toutefois, ce procédé finit par se retourner contre lui, l’accumulation de numéros musicaux sur scène virant franchement à l’excès, et empêchant une intrigue déjà pas très rythmée d’avancer.
Fort heureusement, le réalisateur n’a pas oublié de rendre ses personnages intéressants, et par la grâce d’un casting d’exception (José Ferrer, aussi à l’aise dans l’humour que dans l’émotion, mais aussi les méconnues Helen Traubel et Doe Avedon), ceux-ci provoquent une véritable empathie chez un spectateur, qui apprend à partager les souffrances de ces hommes et de ces femmes qui se sont totalement dévoués à leur art et à leur entourage.
Ainsi, Au fond de mon cœur se transforme en une émouvante ode à l’amitié, à la simplicité et à l’amour dans un final à la fois intimiste et grandiose, qui convainc que, malgré ses évidents défauts, le film de Donen n’en est pas moins une œuvre de cinéma belle et puissante.

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le 24 janv. 2018

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Tonto

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