Au galop par Patrick Braganti
Œuvrette insignifiante d’un acteur passé derrière la caméra, qui livre une histoire pleine de clichés sur le monde des écrivains et de l’édition, reposant essentiellement sur la juxtaposition de deux évènements lourds et majeurs : la disparition subite du père et la rencontre d’une femme dont l’auteur récemment orphelin va tomber amoureux. Difficile de se passionner pour des personnages fades et stéréotypés, qui donnent en filigrane une vision triste et réduite de l’homme devant sa page blanche. On comprend tout aussi mal l’évolution de certains d’entre eux : le petit ami de la fille de l’auteur se retrouve interné et l’hôpital devient soudain le théâtre de tous les enjeux puisqu’y passe également la veuve en train de perdre pied – alors que son comportement antérieur, très femme du monde, ne laissait aucunement présager de cette évolution. Le narcissique Louis-Do de Lencquesaing filme néanmoins avec adresse les scènes nocturnes mais hélas tout ceci est tellement sage et anodin, convenu et tellement coupé du réel, sans chair ni douleur que l’ennui ne tarde pas à poindre.