L'intrigue policière du film de Maurice Tourneur, dans lequel des inspecteurs du Quai des orfèvres tentent de démanteler, de Paris à Marseille, un réseau de trafiquants de drogue, n'est pas très intéressante et pas davantage originale. D'autant que les personnages que l'on y croise, policiers ou truands, sont assez pauvres et, pour ce qui est des seconds, un peu surjoués dans le registre du mauvais garçon patibulaire.
Tourneur s'est plus impliqué, semble-t-il, sur la forme (quelques cadrages habiles qui donnent un ton parfois étrange et grave au récit et un dénouement violent qui rappellera les films de gangsters américains de le même période) que sur le contenu scénaristique. On le voit notamment au traitement mineur que Tourneur réserve à un des aspects originaux de l'intrigue, à l'amour impossible entre un policier et une complice du trafic(Marcelle Chantal, en vamp audacieuse mais démodée), une passion amoureuse faussée par la duplicité du premier...et par le peu d'intérêt que lui porte le cinéaste. Dès lors, conclure le film sur cette incidence ne se justifie guère.
On sera beaucoup plus intéressé, finalement, par les accents naturalistes que prend par moments l'action quand elle reflète les moeurs policières de l'époque.