Voilà un fait divers encore très frais dans nos mémoires. L'épilogue de cette histoire ne date que de 2015, après avoir couru sur plus de trente ans. Depuis 2008 (à part le lamentable Comme les autres), Vincent Garenq n'a adapté que des faits d'actualité récents. Au nom de ma fille ressemble d'ailleurs beaucoup à ses deux derniers films, Présumé coupable et L'enquête. Pas des chefs d'oeuvres mais des mises en scènes solides et des scénarios adaptés des livres des personnages principaux. Les faits bruts (vu de leurs côtés donc), sans jugement, sans pathos, mais avec tout de même suffisamment d'émotion pour nous faire adhérer au récit et s'attacher à eux. Une fois de plus, le dénouement (que l'on connait) n'est pas une fin en soi. Le plus intéressant est le cheminement de la psychologie du personnage, de son enquête, plutôt sa quête de vérité et de justice. Quitte à tout perdre, de son travail à tous les êtres qui lui sont chers. Pour l'incarner, Daniel Auteuil fait le boulot proprement. Rien à dire. Un de ses meilleurs rôles depuis un moment. L'allemand Sebastien Koch est lui aussi très bien, tandis que Marie-Josée Croze n'est, malheureusement, pas toujours très juste. Toute la force du film est de faire tenir trente ans en 1h27. C'est donc condensé et donc forcement rythmé. On ne s'ennuie pas une seconde. Un film transcendé par une histoire forte, incroyable et intense, apparemment très proche de la vérité. La réalité dépasse parfois la fiction. On en a une belle belle preuve ici. Poignant.
http://lecinedefred2.over-blog.fr/2016/03/au-nom-de-ma-fille.html