Plus ça va plus j'admire l'oeuvre magnifique de Gilles Grangier (on lui pardonnera les quelques nanars de fin de carrière), cinéaste qui a longtemps été ignoré voire conspué, à cause de la génération Cahiers qui l'a toujours trainé dans la boue (à l'instar d'un Cayatte) mais dont la majeure partie des films est plus que recommandable. Celui-ci est particulièrement bon alors qu'il part avec un gros handicap : l'unité de lieu. Hormis un générique d'ouverture dans le métro, magnifique, et deux ou trois rares plans de coupe, le film se déroule exclusivement dans le café parisien Au P'tit Zouave, qui sert aussi de pension à l'étage, avec sa galerie de clients et de personnel, greffant les histoires perso à une histoire transversale, la recherche d'un assassin type serial killer. Le génie de Grangier fait que jamais l'ensemble ne fait jamais théâtre filmé, alors qu'il y a tout pour, et que sa mise en scène, et la qualité d'écriture de ses personnages en font un film passionnant.