Cette fois c'est sûr Quentin Dupieux est définitivement le réalisateur français à suivre de près, ce septième film marquera un tournant dans sa carrière de cinéaste atypique et peut être même dans les comédies française en général. Car son nouveau long métrage Au poste ! n'est pas une simple comédie, c'est un véritable objet de fascination et une oeuvre d'une inventivité narrative absolument folle.
Ce n'est pas la première fois que Dupieux surprend par l'absurdité de ses films, les géniaux Steak et Wrong Cops en sont la preuve. C'est un réalisateur qui sans jamais être entré dans le bizarre, à cultivé ces situations et personnages si particuliers qui font la quintessence de son style. Dans son dernier film qui démarre d'une histoire simple : Un homme innocent se retrouve être le suspect numéro 1 d'une affaire de meurtre dont un policier incompétent se charge. Dupieux est assez intelligent pour encore une fois de plus se permettre des folies narratives absolument jouissive et très inventive.
Bien que le début du film sois quelques peut linéaire en apparence, Dupieux inclue au fur et à mesure des éléments de narration farfelue mais à but divertissant, il empreinte des paradoxe temporelle, fais intervenir un personnage dans les souvenirs d'un autre, il s'amuse notamment avec le contexte spatio temporel qui est à la fois proche des années 70 mais en même temps des années 2000. On peut littéralement voir un réalisateur s'amusant avec son scénario. Parmis les points forts du film il y a évidemment les dialogues qui sont admirablement bien écris et offre des scènes déjà culte comme la répétition de l'expression c'est pour ça qui offre un formidable comique de répétions pourtant simple mais efficace.
Les personnages sont tous mélés de manière hilarante aux dialogues et scènes surnaturel qui offrent Les situations incongrus du film. Il y a le commissaire Buron joué par un Benoit Poelvoorde en roue libre dans son jeux, Philippe l'adjoint simple d'esprit soupçonneux campé par l'hilarant Marc Fraize, et sa femme tout aussi simplette, interprété par Anaïs Demoustier et bien évidemment Fuguain le suspect innocent et naïf joué par un Grégoire Ludig brillant au look très kitsch dont sa moustache façon Magnum. On peut aussi noter un Philippe Duquenne très sympathique en supérieur et un Orelsan très drôle dans le rôle du fils candide et geek du personnage de Poelvoorde. Coté mise en scène, c'est un travail magnifique du cadre et de la photographie qui compose les plans du film. Les décors sont très bien élaborés et très rétro comme le bureau de Burron et ses lumières occupant tout le plafond de la salle.
Le récit est souvent bousculé, notamment pour le twist final assez inattendu et déroutant tant le changement de direction est soudain et se permet de créer la confusion jusqu'au dénouement, changeant de direction une nouvelle fois laisse sur une fin légèrement frustrante mais ironique.
On en conclus une comédie d'une grande maîtrise, ce qui est assez rare dans le cinéma français aujourd'hui et qui pourra certainement permettre à son réalisateur de conquérir le public français car Au Poste est probablement le film le plus accessible pour découvrir le cinéma de cet artiste unique en son genre qu'est Quentin Dupieux.