Avec Au Poste !, Quentin Dupieux signe un huis clos oppressant et minimaliste, qui ressemble presque à un préquel spirituel de Yannick. Ici, pas de mouvements inutiles, juste des dialogues ciselés et une tension palpable. On sent que Dupieux a quitté sa période américaine pour revenir à une écriture plus intime, plus personnelle, presque à nu.
Mais ce n’est pas juste un délire absurde. J’ai l’intuition qu’il propose une réflexion subtile sur notre société : la vie, l’autorité, et cette incapacité chronique à communiquer vraiment. Grégoire Ludig joue un suspect banal, un gars un peu paumé qui cherche à être écouté, mais finit par s’enliser dans son propre récit. Face à lui, Benoît Poelvoorde incarne un flic bruyant, dominateur, et finalement terriblement seul. Ce duo, hilarant et troublant à la fois, reflète la fragilité humaine face à une autorité aveugle.
Et si ce film, derrière son humour absurde, posait une vraie question : sommes-nous condamnés à ne jamais nous comprendre ?