Il s'agit d'une co-production franco-suédoise avec quelques extérieurs parisiens et un réalisateur français qui travaillait pour Pathé. A la photo on trouve déjà le brillant Julius Jaenzon et au casting rien de moins que Mauritz Stiller et Victor Sjöström qui partagent 2-3 scènes (ainsi que Georg af Klercker, autre futur réalisateur suédois dont je n'ai malheureusement rien vu).
Jaenzon et Garbagni assure une belle réalisation et photographie pour une facture visuelle largement au dessus de la moyenne et il fort probable que Stiller a du prendre quelques notes pour certains effets de lumière et la prédominance de plans rapprochés plutôt que larges.
Dommage que le scénario soit aussi grotesque en revanche. On est dans du mélo édifiant bourré de facilités, d'invraisemblances, de heureuses coïncidences et même d'idées douteuses (limite incestueuses) : à l'agonie, une femme de modeste condition confie sa petite fille à un ancien amant, un homme d'affaire qui n'a pas le temps de s'occuper d'elle et la confie à une nourrice. Celle-ci fait partie d'un gang de criminelle qui la kidnappe mais l'enfant est sauvé par un journaliste qui l'adopte et la ramène chez sa mère... et si ça vous parait déjà tout much, sachez que ça ne représente que le premier tiers du film et que le dernier est aussi assez gratiné..
Souvent consternant mais ça a l'avantage de ne durer que 50 minutes.