Adieu
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le 28 oct. 2017
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C'est un film d'émotions pures, ou l'humain et ses actes sont mis au centre d'une intrigue rocambolesque. Celle-ci se base sur une arnaque de vente de monuments aux morts que deux soldats vont bâtir pour s'en sortir au lendemain de l'armistice. Ayant perdus leurs emplois tous deux et l'un s'occupant de l'autre au vu de son handicap, ils vont se frayer un chemin dans la France d'après-guerre.
Je n'ai pas lu le roman de Pierre Lemaitre dont le film est adapté. Albert Dupontel en tous cas offre un film d'un classicisme pur, que ce soit par sa mise en scène brillante, son scénario linéaire et touchant et l'interprétation tout en justesse de chacun de ses acteurs y compris lui-même.
C'est un film à la fois poétique et politique qui rentre dans le lard des institutions, nous amène à repenser l'histoire via le traitement que l'on réservait aux cadavres au retour de la guerre.
Un film non pas sur les actes mais les conséquences de celle-ci qui va vers l'universel et le contemporain car il n'est en aucun cas stigmatisant et l'intrigue aurait pu se passer sur une autre guerre dans un autre contexte, cela aurait donné le même rendu.
L'arnaque évoquée dans le résumé est plus un prétexte, une métaphore de la perte de repère, d'identité, et une conséquence de ce qui a pu précéder. Au final le fond du film c'est le drame, la reconstruction de soi.
Le drame d'un soldat qui a perdu une partie du visage, celui de son père qui le recherche alors que lui-même le renie.
La reconstruction d'un autre soldat qui a perdu, son travail, sa place et se reconstruit en s'occupant de son compagnon.
Albert Dupontel décris ces situations avec une finesse bienvenue, une fluidité et une beauté de mise en scène propre aux grands maîtres du cinéma. Qui plus est il offre un premier quart d'heure dans les tranchées digne des plus grands films de guerres.
En prenant le partie pris de "je vais vous raconter une histoire" clairement dit dès le début, le film prends des atours de conte original encré dans la réalité. Ce qui est touchant et très réussi c'est d'avoir placé les sentiments et actes de chacun au cœur de l'histoire. Qui plus est c'est servis de main de maître par tous. Laurent Laffitte n'as jamais aussi bien joué le bad guy pervers, Niels Arestrup est d'une justesse rarement vu, Albert Dupontel, Emilie Dequenne et Mélanie Thierry sont très bons comme à l'accoutumée et Nahuel Perez Biscayart est juste formidable faisant passer toutes les émotions possibles à travers plusieurs masques qu'ils portent tout au long du film par son phrasé, sa façon de gesticuler. La lumière très ombragé sur les décors transporte le film, cette histoire vers des issues inattendues mais réalistes. C'est fin, beau, et surtout très très humaniste...
Une réussite...
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Créée
le 28 oct. 2017
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2 j'aime
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