Parlons d'un envol

Je suis allée voir "Au revoir là-haut" avec cette prétention d'avoir déjà tout vu au sujet de la guerre, de m'attendre à un bon film français agréable à regarder. Et j'ai pris une claque. (Allez voir ce film).
Nous suivons la tentative de reconstruction de deux anciens soldats après la Première Guerre Mondiale, qui est des plus originales (allez voir ce film) et se déroule dans un Paris qui semble peiner à se remettre debout et parfois, semble reprendre son souffle et éclate de joie. La décadence naissante de cette jeunesse qui se sent bénie d'avoir survécu n'est pas sans rappeler l'univers de Baz Luhrmann dans son très esthétique "The Great Gatsby" mais qui n'apparaît que ponctuellement. L'intérêt principal de l'intrigue se dirige vers la famille de ce jeune homme, défiguré par un obus, qui vit caché sous un masque, et dont le compagnon feint la mort. Une autre guerre commence alors, contre une société qui rejette ses hommes qui sont revenus des tranchées, une guerre contre une vérité plus horrible encore que la mort, mais dont le déni efface bien des peines.
Ce film nous embarque sans peine dans son univers dans lequel nous semblons tomber et suivre la virevolte. Il n'est pas seulement agréable à regarder, il est d'une ingéniosité et d'une beauté, par ces couleurs et ces personnages, ces vies qui s'entremêlent, que beaucoup d'émotions se confondent au fil de l'histoire. On est horrifié, soulagé, charmé, inquiet, heureux... Une tornade vive et sans fin qui nous entraîne dans la ronde de ces mensonges qui se referment sur les deux personnages jusqu'à ce que finalement, chacun à leurs manières, parviennent à s'envoler. Et au revoir là-haut.