De l'autre côté
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Aucun ours (No Bears) est un film iranien réalisé par Jafar Panahi, sorti en 2022. Le film a été présenté en compétition officielle à la Mostra de Venise 2022 où il a remporté le prix spécial du jury.
Résumé
Dans l’impossibilité de quitter l’Iran où il est en résidence surveillée, le cinéaste iranien Jafar Panahi (le réalisateur de Taxi Téhéran) a loué une chambre dans un petit village nord-iranien isolé près de la frontière turque où il tourne à distance son dernier film, donnant ses indications par visioconférence à son assistant Sinan, sur place. Le sujet du film est l'histoire d'un couple qui tente de fuir l’Iran à l'aide de faux passeports.
La connexion internet est le plus souvent approximative et il doit monter sur le toit de la maison qu’il occupe pour pouvoir communiquer avec son chef opérateur resté en Turquie. N’en pouvant plus de cette situation, Sinan vient essayer de le convaincre de passer la frontière en secret pour venir en Turquie sur le tournage. Mais la frontière toute proche est dangereuse car elle est sous le contrôle de contrebandiers et de trafiquants de tout ordre qui s’y livrent à une guerre sans merci pour protéger leur business (ce sont les « ours » du titre).
Par ailleurs, les villageois sont très réticents sur la présence de cet homme toujours muni d’une caméra et le considèrent comme un espion. Sans le vouloir, il se retrouve au centre d’un conflit qui oppose deux familles rivales et devant la violence qui monte, il est forcé de quitter le village pour ne pas mettre en péril son logeur et sa vieille mère qui l’avaient adopté comme un membre de leur famille.
Mon opinion
Je n’avais déjà pas été tendre avec Taxi Téhéran. Je le serai encore moins avec ce dernier opus du réalisateur iranien, qui hésite entre le making-off d’un film en gestation basé sur un scénario on ne peu plus ténu, et une sorte d’autoportrait du cinéaste qui, après avoir été assigné à résidence pendant 6 ans avec l’interdiction de réaliser des films, est détenu depuis le 11 juillet 2022.
On doit bien entendu admirer la combativité et le courage du réalisateur, ainsi que les difficultés qu’il rencontre pour poursuivre son travail de cinéaste, mais cela ne doit pas excuser l’inanité d’un tel film dont on comprend le propos, mais qui, pour moi du moins, reste sur le plan purement cinématographique un pensum pseudo-intellectuel sans beaucoup d’intérêt. On me trouvera injuste, mais je pense sincèrement qu'il y a, pour les jurés qui ne prennent pas beaucoup de risques, un certain snobisme à couronner ce genre de films et leurs réalisateurs.
Certes, ne comprenant pas l’iranien et devant me contenter des sous-titres français, certainement très elliptiques par rapport aux dialogues originaux, n’ai-je pas saisi beaucoup de leurs subtilités, ce qui fait que, comme beaucoup de spectateurs dans mon cas, je suis resté extérieur à ce que je voyais sans toujours tout comprendre mais Aucun ours n’est pas un film que je recommanderais.
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Créée
le 21 janv. 2023
Critique lue 15 fois
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