Il plane un mystère autour de ce film, on en sort un peu circonspect. Non pas qu’il soit mauvais, car c’est plutôt plaisant. Mais on s’interroge vraiment sur les intentions de Nils Tavernier. Il nous transporte dans un univers de conte de fées. Il met en relief tous ses fondements : histoire simple, simpliste même, situations surnaturelles, des bons, des méchants… De manière plus originale, il pose la danse, prohibée dans ce pays, au cœur de l’intrigue et cela nous donne droit à des moments de pure grâce. Jusque là pourquoi pas. Souvent nous sommes transportés avec enchantement par cet univers féerique. Par contre certaines scènes vraiment trop « primaires » et très convenues viennent fusiller cet ensemble. D’autant plus que Nils Tavernier a volontairement choisi d’empeser la mise en scène et donne à sa direction d’acteur un côté un peu guindé. Mais en vrac dans ce film on trouve une ardente Carole Bouquet, un petit prince attendrissant, des chorégraphies (merci Carolyn Carlson) époustouflantes, une lumière sculptée façon peinture flamande, une musique envoûtante, des costumes de Madame Sassinot de Nesle à rendre jaloux n’importe quel artiste créateur et surtout, surtout… une âme. Rien que pour cela vous devez voir cette œuvre originale et intemporelle.