¿Dónde está la Conciencia?
Autómata ne s'en cache pas une seule seconde : il s'agit d'une nouvelle adaptation, à bas budget, du I, Robot d'Asimov. On remplace les lois de la robotique par des protocoles et voila, ni vu ni connu !
Ouf ! Ce n'est pas un film d'action avec des loques d'anticipation ou un mauvais thriller qui ira chercher un twist dans la magie technologique et ça, ces derniers temps, mine de rien, ce n'est pas si désagréable. Hey ! même la femme enceinte parvient à ne pas être trop envahissante (mais elle existe) et le film ne vire pas à de la science-affection, du Roméo et Juliette à la sauce androïde ni à une énième variation dystopique manichéenne.
N'est-ce pas Elysium, Transcendance, The Signal et toute votre clique ?
En réalité, Autómata n'est pas très bon. Le film passe sa première partie à tenter de se dépouiller en se secouant très fort d'inspirations visuelles bien trop marquées pour être digérées si facilement : on ouvre sur du Blade Runner sombre et pluvieux, puis des pods d'habitation à la Minority Report, et, évidemment, des robots crasseux à la Neill Blomkamp et parfois quelques trucs plus distants comme du béton à la Total Recall. Mais cette bouillabaisse rendue fade reste bien plus crédible que le monde d'Elysium ou le train du Transperceneige.
Surtout, que les robots semblent le plus souvent en dur et non en CGI toute molle (ls ont clairement utilisé de vrais bouts) ; le côté un peu 'clinky-clock-clong' de leurs mouvements et même quelques scènes, dirait-on, en stop-motion aident à donner une présence concrète, de vrais airs de machines, à ces robots. On s'attendrait presque à en voir les ressorts sauter. Merci de nous permette d'oublier l'abomination de Proyas.
Autómata n'est pas très bon. Dans sa seconde partie, le film devient remake de Gerry, il s'ensable, tire en longueur et son spectateur par la main qui, il faut pourtant bien l'admettre, est probablement un tantinet réceptif à ces thèmes s'il fait l'effort de le regarder. En fait, le grand point faible reste ses personnages, leurs choix stupides et leurs acteurs, et en premier lieu cet Antonio Banderas : présenté comme une sorte de Deckard qui devra enquêter dans les bas-fonds huileux et crados d'une ville morte, il se révèle bien vite n'être qu'une larve amorphe qui ne bite rien à ce qu'il se passe, a toujours un train de retard et se laisse traîner tant par les événements que par les robots.
Autómata n'est pas très bon, il est même foireux, le réalisateur est un ancien des effets spéciaux et ça se sent. L'écriture rabâche des thèmes déjà par trop éculés sans jamais tenter de les mettre à jour ou d'en changer un tant soit peu l'angle. Son seul atout (mais c'est déjà beaucoup et ça ne devrait pas l'être) ne réside alors que dans son dépouillement, probablement forcé, et de ne pas se vautrer là où tous les autres films récents de sa catégorie s'étalent lamentablement. Non, en fait, Autómata est nul.